Après le Covid et le manque de neige, les stations vont devoir affronter la hausse des prix de l’énergie et un possible manque d’eau qui pourraient faire augmenter le prix des forfaits.
Nos dépenses ont été multipliées par 3. Dans certaines stations françaises, c’est par 10 et même 13.” affirme Pascal Lequenne, directeur de l’office du tourisme d’Auron
Si les dépenses sont contenues dans cette station, c’est grâce au contrat d’énergie passé par la métropole Nice Côte d’Azur qui est encore en cours et n’a pas besoin d’être renégocié selon Pascal Lequenne. 
En France, 70 % des stations d’hiver renégocient leur contrat triennal avec les fournisseurs d’énergie cet automne. Coup de chance ou anticipation, les stations des Alpes-Maritimes ne sont pas concernées.
En revanche, toutes les entreprises sont touchées par cette hausse des prix de l’énergie et les stations ne font pas exception. Nous allons réduire la vitesse des engins et des remontées quand c’est possible” précise le directeur de l’office du tourisme d’Auron. 

A Valberg, autre station des Alpes-Maritimes, le prix de l’énergie a été multiplié par 2,5. C’est, selon le directeur général des services, grâce à un groupement de commandes piloté cette fois par le département et commencé en 2020. Olivier Borot explique que cette augmentation aura des conséquences, notamment sur les forfaits.
Les prix devraient augmenter en moyenne de 5,5%. Il précise que les moins de 16 ans bénéficieront d’un demi-tarif.
C’est sobriété maximale, nous sommes en phase d’économie absolue. En semaine, hors vacances scolaires surtout ; si deux équipements sont parallèles on pourra peut-être en enlever un des deux.
A la Colmiane, station qui se définit comme “familiale”, le conseil syndical va décider d’une possible augmentation du prix du forfait.
A l’origine, on gère en bon père de famille et en plus, on est en régie. De base, on ralentit déjà les machines et on alerte nos collaborateurs sur la consommation électrique” affirme Yannick Garin, directeur de la Colmiane.

Pour Gréolières et l’Audibergue, dans l’arrière-pays de Grasse, il faudra aussi attendre le comité syndical concernant le prix des forfaits.
Il est inconcevable de faire reporter le coût global de l’inflation sur le prix des forfaits” s’exclame Marion Luigi, directrice du syndicat mixte, qui est plutôt confiante concernant la gestion de la crise de l’énergie. 

Y aura-t-il suffisamment de neige cet hiver ? Marion Luigi est beaucoup plus inquiète par le manque d’eau, venue du réseau classique pour la station de Gréolières : Cette année, nos retenues d’eau collinaire sont remplies à 1/4 du niveau. L’an dernier, c’était à plus de 50% de remplissage“. 
Ces retenues d’eau permettent de fabriquer de la neige artificielle car elles sont reliées aux canons à neige.
On est en train d’étudier comment pouvoir récupérer toutes les eaux de pluie et même pourquoi pas les eaux usées.

La station de Gréolières est située à 1 400 mètres, dans le massif du Cheiron, et c’est peut-être son altitude qui fait qu’elle est plus touchée par le manque d’eau et la sécheresse.

A Valberg, 300 mètres plus haut, la question du manque d’eau se pose aussi. Pour Olivier Borot : “Le taux de remplissage est encore incertain aujourd’hui, c’est plus poussif par rapport aux années précédentes.
Le directeur général des services se veut rassurant : “Aujourd’hui le volume d’eau que l’on a, nous garantissons que l’on pourra ouvrir la station“. A Valberg, la capacité maximale des retenues d’eau est de 250 000 m3. A titre de comparaison, la consommation moyenne d’un Français est de 55 mpar an.
La production de neige c’est que de l’air et de l’eau et quand la neige fond elle repart dans la nature. Il y a bien sûr un peu d’électricité.

Il rappelle que pour sa station de la Colmiane, près de 200 emplois sont concernés et que ça impacte l’activité économique de toute une vallée. 
Pour cette station située au-dessus de Valdeblore, il n’y a pas de problème d’eau. “Au niveau des retenues collinaires, on a une surverse d’eau, les bassins sont remplis.” précise Yannick Garin.
Après deux années perturbées par les fermetures liées au Covid et une saison 2021/2022 touchée par le manque de neige, les stations espèrent de bonnes nouvelles.
Certains directeurs le disent avec le sourire, ils attendent impatiemment les premiers flocons, restent à savoir quand ils tomberont.

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