Après une année 2020 solide, le président de la Fédération du Bâtiment et des Travaux Publics des Pyrénées-Orientales, Laurent Maturana, alerte sur une conjoncture inquiétante. Hausse des prix des matières premières, stagnation des permis de construire et frein des commandes publiques obligent. Il annonce également le soutien de la Fédération à la candidature de Laurent Gauze à la présidence de la CCI.  Interview.
 
Quelle est la conjoncture pour le secteur du bâtiment dans les Pyrénées-Orientales alors que la majorité des entreprises marquent une pause en ce mois d'août ?
2020 restera une année de stabilité. En pleine crise sanitaire, nos entreprises ont fait preuve, une fois de plus, de leur capacité d'adaptation aux contraintes imposées. Elles ont fait mieux que résister. L'emploi dans le bâtiment a progressé de 3,9%. Les entreprises ont embauché. Et, elles recherchent encore aujourd’hui des compétences et des profils de l'ouvrier au cadre. En revanche, l'intérim a chuté de près de 13%. Certainement à cause de la concurrence de la sous-traitance étrangère et des emplois délocalisés. Au total, dans les P.-O., 3400 logements ont été construits, soit une hausse de 2,7% par rapport à 2019. En revanche, la construction de locaux commerciaux a chuté de 7,4%. La rénovation a très bien fonctionné, comme l'amélioration du cadre d'habitation. C'est l'effet confinement. 
Pourtant, vous êtes inquiet pour 2021 ?
Les marchés publics ne suivent pas. Ils affichent une forte baisse et beaucoup d'appels d'offres ont pris du retard. Depuis janvier 2021, on encaisse une forte chute de ces appels d'offres qui n'est pas de bon augure pour l'avenir. Les répercussions pèseront sur nos entreprises d'ici 4 à 6 mois. Le trou d'air est droit devant nous. L'exemple du projet d'agrandissement du Palais de justice à Perpignan est significatif. Comment peut-on justifier aujourd'hui d'un problème de zone inondable sur une dalle Arago où est construit un parking sous-terrain… Ces projets ambitieux, comme la prison à Rivesaltes, sont des locomotives pour le secteur. Et là, ils sont à l'arrêt. Il faut une volonté forte pour les relancer.
Quels sont les autres freins à l'activité ?
La problématique du foncier est essentielle. Les contraintes des Plans de prévention du risque inondation (PPRI) ou des Plans de gestion des risques inondation (PGRI) bloquent beaucoup de dossiers. Des communes n'ont plus aucun terrain disponible, malgré les fortes demandes. Les recours se multiplient également, bloquant de nombreux projets ou permis de construire. Un autre frein important est l'augmentation des prix des matières premières.
C'est-à-dire ?
Depuis le Covid, les matières premières flambent. Cette spéculation est dangereuse. Par exemple, depuis avril 2021 par rapport à décembre 2020, les prix des poutrelles et des produits plats en acier s’affichent respectivement en progression de 31,3 % et 25,4 %, ceux des produits PVC et des mélanges à base de PVC de 28,6 %, ceux des produits en cuivre de 20,0 % et ceux des produits polyuréthane de 11,6 %. Et c'est pareil pour tout. Et s'y ajoutent les retards de livraisons. Tout cela impacte nos chantiers et ces coûts supplémentaires sont répercutés sur les marges de nos entreprises. 
Pourtant de nombreuses entreprises du secteur n'arrivent pas à recruter…
C'est une problématique très délicate. Le BTP fait beaucoup depuis plusieurs années pour rendre attractifs ses métiers. On a travaillé sur les salaires, sur la pénibilité des emplois, sur la formation. Mais, cette pénurie de salariés semble être un problème national, partagée aujourd'hui par de nombreux autres secteurs. Elle désorganise toute l'organisation de travail. Il faut se poser les bonnes questions. Est-ce que les contrats de travail actuels restent adaptés aux envies des jeunes qui entrent dans la vie professionnelle ? Le turn-over est fort dans les entreprises. Il faudrait plus de flexibilité. 
Quels sont vos métiers et les enjeux de demain ?
Le passage au numérique s'accélère. L'innovation est riche et rapide, il faut accompagner nos entreprises. Des start-up innovent sans cesse. On invente des robots brouettes, des exosquelettes, des visions 3D des chantiers et de leurs aménagements… Le BIM, que l'on peut traduire comme carte d'identité d'un bâtiment ou d'une construction, change nos procédures. Comme la rénovation énergétique, la responsabilité civile des entreprises et d'autres.
Les élections à la Chambre de commerce et d'industrie et à la Chambre des métiers s'avancent à l'automne. Quelle sera la position de la FBTP66 ?
Pour la Chambre des métiers, la Fédération sera présente sur la liste Fier d'être artisan aux côtés de la CGPME ou de l'UMIH (hôtellerie) selon un accord national. Notre tête de liste devrait être rapidement connue. Elle pourrait être issue de nos rangs. Pour la CCI, nous apportons notre soutien à la candidature de Laurent Gauze (vice-président de Perpignan Métrople et élu à la CCI). Son discours a séduit la majorité de notre bureau, sa liste est de qualité et nous y prendrons notre place. L'autre liste en lice (menée par Denis Pelouse) ne nous a pas sollicités pour une rencontre. Laurent Gauze fait partie des acteurs qui peuvent dynamiser le département.  
 
 
 
 
 
 
 
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" Les contraintes des Plans de prévention du risque inondation (PPRI) ou des Plans de gestion des risques inondation (PGRI) bloquent beaucoup de dossiers. "
Des empêcheurs de tourner en rond, je vous dis…
Etonné par cette vision pessimiste pour le BTP…
Dans les pays de Loire où je réside les carnets de commande débordent… pour faire réaliser un préau annexe à la maison le mieux que nous ayons obtenu est avril 2022…
Tous les corps de métier concernant la construction sont concernés !
L'Espagne est beaucoup plus loin de la Loire…
Comparer a beaucoup de département la région de Perpignan reste à la ramasse . N'étant pas natif d'ici je peux vous assurer qu'il y a un sacré tant de retard par rapport à d'autres régions pour pas mal de choses . Peut être va ton ecrire rentre chez toi mais pour ceux qui désirent me le dire je leurs répondraient pour une fois dans votre vie aller voir ailleurs comment ça se passe.
@anonyme74662
Vous n'avez pas tort de dire ça…

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