Saint-Béat, qui a reçu la visite du Président de la République, est «économiquement anéanti». Le reste du canton et celui de Barbazan ont aussi beaucoup souffert.
Les habitants du sud de la Haute-Garonne tentent de nettoyer leurs habitations, avec l’aide des services de secours, du département et de l’État.
À Saint-Béat, les dégâts sont énormes. «Le village est économiquement anéanti», constate le sénateur et conseiller général du canton, Bertrand Auban.«On ne peut pas encore donner d’évaluation chiffrée, car l’eau ne s’est pas encore retirée. Mais les ponts ont beaucoup souffert, tous les commerces sont pulvérisés, les deux campings sont détruits». Le maire de Saint-Béat, Hervé Péréfarres, a pris hier un arrêté de mise en péril et d’interdiction d’accès sur une vingtaine de maisons en bord de Garonne, susceptibles de s’effondrer. «Même si cela est très difficile, nous allons tout faire pour que la saison touristique puisse avoir lieu», promet Carole Delga, députée.
Le reste du canton de Saint-Béat a également très touché. A Fronsac, les opérations de pompage se poursuivaient hier grâce aux pompiers de Cadours.«Hier, nous avons reçu l’aide appuyée de 23 sapeurs-pompiers de la Drôme», indique le maire, Michel Ladevèze. Le service des routes du conseil général doit décaisser la chaussée, le bitume ayant cédé avec la pression de l’eau. À Chaum, le maire José Castell se réjouit que de nombreux maires du canton, non touchés par les inondations, apportent leur soutien moral et matériel.
À Estenos, la situation s’améliore, avec les moyens mis à disposition par les sapeurs-pompiers de Toulouse, Grenade, Auterive… «Notre souci majeur, c’est comment on pourra traiter cinq maisons isolées en bordure de Garonne» souligne le maire, Denis Martin. À Cierp-Gaud, «plusieurs maisons dans le bas village sont encore inondées, embourbées ou détruites. Deux rues ont été emportées, les réseaux sont détruits, éventrés, sortis de terre,» se lamente le maire Joël Gros.
À Barbazan, dans le canton du même nom, «les pompiers de Boulogne-sur-Gesse continuaient hier le pompage d’eau sur tout le quartier de la Prade et de l’avenue des Thermes», résume Jean Tarride, membre de la commission de prévention des risques majeurs. «GRDF est passé pour changer ou remettre en service les compteurs qui ont été noyés. Les services de l’État dégagent les routes». À Galié, «les eaux sont montées si brutalement que nous avons vite évacué les gens», informe Pierre Abbes, maire, dont le bas du village a été entièrement immergé.«Les éleveurs ont heureusement eu le temps de mettre hors de danger leurs troupeaux.»
À Gourdan-Polignan, Serge Launay, le maire, les pompiers et l’équipe technique municipale restent à pied d’œuvre, particulièrement l’avenue de la Poste, «la plus touchée». 166 maisons ou appartements ont été inondés. S’il n’y a plus d’eau à l’intérieur, en revanche la boue est conséquente. «On continue les travaux de déblayage», ajoute le maire, qui a fait sa déclaration de demande de reconnaissance en catastrophe naturelle.
La préfecture de Haute-Garonne a fait un point hier à 20 heures. Concernant la météo et les crues, seuls la Garonne Amont, l’Arrats, la Gimone, la Save et le Touch restent en vigilance crues jaune. La vigilance est levée concernant la Garonne amont (secteurs de Saint-Béat et Fos notamment), et la Garonne toulousaine.
Sur les quelque 1 000 personnes évacuées mardi dans le secteur Luchon Saint-Béat Fos, 97 personnes étaient toujours évacuées hier à 15 heures. À 20 heures, il n’y avait plus de demandes de couchages, mais les lieux d’accueil sont maintenus aujourd’hui pour la restauration ( Salles Pratviel, Cierp Gaud, Saint- Béat, Fos)
Sur les routes, l’accent est mis sur la vérification de l’état des routes, des habitations et le ravitaillement. La RN 125 (Montréjeau-Saint-Béat) est ouverte aux véhicules légers jusqu’à l’entrée nord de Saint-Béat, et fermée au-delà. Les RD 825 et RD 125 (vers Luchon) sont ouvertes, tous tonnages confondus.. La circulation des trains est bloquée entre Montréjeau et Luchon, pour une durée estimée entre 3 et 5 jours. Des bus de substitution sont mis en place à partir d’aujourd’hui en empruntant l’itinéraire RD825. Les écoles élémentaires et maternelles de Valentine, les écoles élémentaires de Saint-Béat, Bagnères-de-Luchon, Fos et Cierp Gaud, et la cité scolaire de Bagnères-de-Luchon et le collège de Saint-Béat sont fermés aujourd’hui. L’alimentation en électricité revient progressivement. À 20 heures, 150 habitations de Saint-Béat étaient encore privées d’électricité.
L’eau potable n’étant pas rétablie, l’approvisionnement en bouteilles a lieu sur les communes de Saint-Béat, Cierp Gaud, Arlos.
Pas moins de 442 foyers étaient toujours privés de téléphone hier : 400 qui dépendent des sites techniques de Salles et Prat Viel et Cazeaux de Larboust, et 42 clients sur le site de Ravi, inaccessible.
«Nous n’avons pas été touchés par l’inondation. Mais, avec le personnel, les élus et des bénévoles, nous sommes venus en aide à nos voisins de Cierp-Gaud, Saint-Béat, Fos ou Arlos. Personne n’a compté ses heures ni ménagé ses efforts» indique le maire de Marignac.
André Pallas était hospitalisé à Toulouse, après une opération de l’oreille, quand il a appris la catastrophe. Rentré à toute allure en Comminges, il a été bloqué par la crue, entre Estenos et Marignac. Il a abandonné sa voiture. Un camion 4×4 de la gendarmerie mobile l’a ramené à la caserne où il a pu prendre les affaires en main. «Mercredi matin, 96 petits-déjeuners étaient encore pris dans la salle des fêtes , et 23 déjeuners le midi.Mercredi soir, les 23 personnes encore bloquées ont à nouveau dormi sur place. Hier, nous avons pu rapatrier ces gens chez eux vers Saint-Béat, Fos et Arlos. place».
Appel aux communes >
La préfecture avec l’appui de l’AMF 31 (Association des maires de la Haute-Garonne) sollicite les communes pour qu’elles prêtent leur matériel de nettoyage et de déblaiement. Sont également recherchés des personnels experts en stabilité de bâtiment. Contacter le 0 811 000 631.
Conseil général> Revenu hier avec Françoise Hollande, Pierre Izard a rencontré in situ les élus des communes sinistrées, mercredi. Dès lundi, il proposera au Conseil Général de débloquer des crédits exceptionnels et de demander à l’Etat le classement en zone de catastrophe naturelle.
Toulouse>
La communauté urbaine a envoyé onze agents en renfort à Luchon. La Ville de Toulouse contribuera au fonds de solidarité du conseil général.
Maires ruraux>L’association des maires ruraux 31 demande à ses communes adhérentes d’accorder une subvention aux communes sinistrées et de recueillir des dons provenant de particuliers.
Sauvons Saint-Béat> L’association «Sauvons Saint-Béat» a été créée hier. Envoyez vos dons par chèque à l’ordre de «Sauvons Saint-Béat», mairie, avenue Galliéni, 31440 Saint-Béat. Un numéro recueille les propositions d’aide matérielle ou financière, le 06 08 50 75 53.
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