C’est l’histoire d’une amitié et d’une passion commune, celle des spiritueux. D’un côté, on trouve Thibault Feniou, le Charentais, élevé en Petite Champagne. « J’ai fait une école de commerce et ensuite j’ai travaillé pendant cinq ans pour des maisons de cognac, la distillerie des Moisans (Sireuil) et A.E Dor (Jarnac) », informe-t-il.
Il part ensuite en Afrique du Sud où il intègre la société anglaise Halewood Wine and Spirits. C’est au sein de cette société qu’il rencontre celui qui est…
Il part ensuite en Afrique du Sud où il intègre la société anglaise Halewood Wine and Spirits. C’est au sein de cette société qu’il rencontre celui qui est aujourd’hui son binôme, l’Alsacien Vincent Assié, « c’est un passionné de whisky », présente Vincent Feniou.
Ils ont travaillé pendant deux ans ensemble, « le groupe anglais proposait une quinzaine de marques de gin et whisky. Nous faisions beaucoup de volume en Grande-Bretagne. Et puis, il y a eu le Brexit, la crise sanitaire qui ont entraîné des changements dans la société. » Autant d’éléments pour les deux amis les amenant à penser qu’il était temps de passer à autre chose.
Mus par leur passion des spiritueux, cette autre chose s’est donc traduite par la mise sur pied de leur propre société, Shaker Spirits, dont le siège est basé à Angeac-Charente, « elle a été créée en octobre 2020 », et dont l’activité est à trois étages : la création de marques de spiritueux pour leur propre compte, l’accompagnement au développement international et la distribution de produits pour des clients/partenaires (lire par ailleurs).
« Il est très difficile, aujourd’hui, de créer une marque de cognac ou de whisky », constate Thibault Feniou. Alors, les deux hommes, pour leurs premiers pas, se sont orientés vers l’originalité en faisant appel à leur créativité. « L’idée était d’être immédiatement visible en misant sur la nouveauté. »
C’est ainsi qu’est née la gamme « Escale », lancée en mars dernier, un apéritif premium dont le bas degré d’alcool (15 %) correspond à une demande actuelle, « les modes de consommation changent. Les gens ne souhaitent plus boire régulièrement des alcools forts, la recherche est vraiment celle du verre plaisir facile », relève Thibault Feniou.
Les nouvelles générations de consommateurs demandent des produits « fun », ce qui correspond parfaitement à « Escale ». De par le nom de la marque qui sent le départ, le grand large, « on voulait, effectivement, faire rêver les gens, les inviter au voyage ».
L’apéritif 100 % naturel et sans colorants, précisons-le, est un assemblage de distillats et d’infusions, « les distillations et infusions viennent de différents partenaires (100 % français) et l’assemblage est réalisé à Cognac », précise Thibault Feniou.
L’un s’appelle « Belahrra » et évoque une vague que l’on trouve du côté de Biarritz, appréciée des surfeurs, « nous ne sommes pas de grands surfeurs mais nous aimons cette activité (1) » : il associe fruits rouges, orange et épices, thym, romarin, citronnelle… pour une agréable douceur en bouche. L’autre est dénommé « Tamarin », « c’est une plage de l’île Maurice » et combine le citron vert, des notes de rose, du poivre, de la quinine… amenant une amertume plus prononcée mais loin d’être désagréable (les deux ont été testés, NDLR).
À l’heure où la mixologie est aussi à la mode, « Escale » est une boisson qui se prête totalement au jeu des cocktails, même tout simplement allongé de tonic. Thibault Feniou ne s’en cache d’ailleurs pas, l’un des objectifs est d’aller sur le terrain du Spritz italien en concurrençant l’Apérol, « on peut même penser à créer un Spritz totalement français puisque dans chaque région viticole il existe un vin pétillant, comme Charlemagne en Charente ».
L’aventure semble bien partie pour « Escale » qui a remporté la médaille d’argent du meilleur apéritif lors du concours du récent World Spirits Compétition de San Francisco. De quoi ouvrir des perspectives pour Vincent Assié et Thibault Feniou. De fait, « Escale » est en train d’être commercialisé vers la Norvège, la Suisse, l’Allemagne, en France, à l’île de la Réunion et à l’île Maurice et devrait partir cet été vers l’Italie, l’Angleterre, les États-Unis, la Chine et l’Espagne.
(1) Une partie des bénéfices d’Escale est reversée au profit de l’ONG Surfrider qui veille à protection du littoral et de l’océan.

source

Catégorisé: