Un court central sur la Méditerranée. Une vue imprenable sur le Vésuve. Le décor de rêve de l’ATP 250 de Naples n’était sûrement qu’une illusion. Toujours classé dans la catégorie inférieure des Challengers, le tournoi italien a profité de l’absence d’événements en Chine pour trouver sa place dans le gratin du calendrier mondial cette année. À l’affiche cette semaine, la coqueluche des locaux et finaliste de Wimbledon 2021 Matteo Berrettini, le fantasque Fabio Fognini ou encore le nouveau numéro 1 français Adrian Mannarino. Mais le tournoi a vite capoté et ne reviendra pas de sitôt au calendrier. Explications.
Dès les qualifications, une grève inédite des joueurs a lieu. Ils refusent de jouer sur des courts aussi « mauvais ». Surface détériorée, faux rebonds… Impossible de jouer des matchs de niveau international dans ces conditions. Fabio Fognini, ancien membre du Top 10 mondial, en fait les frais dès l’entraînement.
La cancha donde Fognini entrenó ayer en Nápoles se estaba rompiendo a medida de que el italiano la usaba… pic.twitter.com/os5UZqQZt8
Réaction tout de même de l’organisation du tournoi. Les qualifications n’auront pas lieu au Tennis Club Napoli, mais dans un autre club de la ville. Le tableau final, lui, est maintenu sous réserve que les courts soient réparés. En 48 heures à peine, la surface utilisée à Florence la semaine dernière est réutilisée, tout comme la résine appliquée à Bologne mi-septembre pour la Coupe Davis.
CRAZY 48 hours in Napoli, where the Central Court went from damaged to resurfaced with the surface used in Florence & the resin used in Bologna for the Davis Cup Finals a couple weeks ago.
Central Court is now ready for action and the same formula is being applied to Court 2. pic.twitter.com/XqRSeHk1B6
Mais le calvaire des joueurs ne s’arrête pas là. Le début du tournoi est reporté au mardi. Sans résultats. En plein milieu du premier set de son premier tour contre le Portugais Nuno Borges, Albert Ramos-Vinolas, 40e mondial, se plaint de faux rebonds sur le court central. Le joueur espagnol fait intervenir le superviseur et des membres de l’entretien des courts. Après quelques coups de pied donnés dans le terrain, le jeu reprend comme si de rien était. Bis repetita en fin de journée. Le duel entre le Français Corentin Moutet, 65e mondial, et l’Italien Luca Nardi, 130e à l’ATP, est interrompu après 33 petites minutes de jeu. Le court est jugé trop humide en raison de la proximité de la mer.
Et pourtant, il y a bien pire dans ce tournoi pour les joueurs inscrits en double. Avec le report du début des simples au mardi, les matchs du premier tour et du second tour de double ne se déroulent pas du tout dans le même club. À 40 minutes de l’endroit initial… Sans navettes prévues pour le déplacement des joueurs évidemment. Résultats : il faut impérativement changer d’hôtel.
Encore faut-il que les hôtels de la ville soient coopératifs. Pour Nicolas Barrientos, 62e mondial en double, « c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase ». Le Colombien a partagé sur les réseaux sociaux la mésaventure qui lui est arrivée dans un hôtel napolitain : « Je suis arrivé dans le hall de l’hôtel après avoir joué mon match à 17 heures. J’ai trouvé toutes mes affaires et celles de ma femme dans le hall, ouvertes gisant sur le sol. On m’avait prévenu par mail, pendant que je jouais, que je devais à nouveau changer d’hôtel. »
Esto llenó la taza! Como puede pasar esto en un ATP250, ni en un Challenger me había pasado, bueno creo que a mi partner le paso en un Challenger organizado por la misma empresa de este 250. Abro hilo pic.twitter.com/LuXQura3Kw
Comble de l’histoire, le joueur colombien venait de perdre avec son partenaire Miguel Ángel Reyes-Varela. Cela n’a pas empêché le 369e mondial en simple de laisser éclater sa colère sur Twitter : « Comment cela peut-il arriver dans un ATP 250 ? Cela ne m’était même jamais arrivé en Challenger. J’espère que l’ATP Tour va prendre des mesures pour éviter aux joueurs de vivre de telles situations. »
Malgré toutes ces histoires, le tournoi de Naples continue sans sourciller. Après l’élimination au premier d’Adrian Mannarino, Corentin Moutet et Hugo Grenier sont toujours en course. Les 250 points ATP et environ 95 000 euros sont toujours promis aux vainqueurs.
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