PME de tous les pays, unissez-vous ! C’est le message que souhaite faire passer Michel Jonquères, président du Medef Val-d’Oise et du Mouvement des entreprises du Val-d’Oise (Mevo).
Avec d’autres chefs d’entreprise, il a créé Mevo International, une association qui propose d’apporter une aide aux entreprises qui cherchent à exporter. « L’idée c’est de faire quelque chose de complémentaire à tout ce qui se fait déjà », explique Michel Jonquères.
Team France Export, Business France, la Banque publique d’investissement… : les organismes qui ont pour vocation de permettre aux entreprises françaises de se développer à l’étranger ne manquent pas. « Nous sommes un maillon supplémentaire », souligne Jacques Arias, délégué général de l’association.
« Notre idée, c’est de dire : essayons de prendre deux entreprises de pays différents et de les faire croître ensemble », résume Michel Jonquères. Ces deux sociétés pourraient partager des innovations, des réseaux de distribution, des brevets, des informations. « Chacune aide l’autre à s’implanter dans le pays de l’autre », ajoute-t-il.
Pour mettre en place ces jumelages, Mevo international va pouvoir s’appuyer sur cinq conseillers du commerce extérieur (CCE) parmi les quinze administrateurs de l’association.
« Il s’agit d’entrepreneurs avec une forte expérience à l’international qui acceptent de donner de leur temps pour aider les entreprises à se développer à l’étranger », explique Michel Jonquères. La France en compte 4000, présents dans 140 pays. Ils sont nommés pour trois ans par le Premier ministre.
Mevo international propose d’utiliser ses relations pour mettre en contact des entrepreneurs avec des partenaires mais aussi de les conseiller dans leur développement. C’est d’ailleurs ce qu’a fait l’association avec Victor Agbégnénou, dirigeant du groupe KA Technologies. « Par ce biais, je bénéficie de conseils, de mentoring », indique-t-il.
Ce soutien lui a été utile dans la mise en place d’une solution d’accès à des cours à distance pour une université au Togo. « On l’a aidé à se mettre en relation avec l’ambassade de France et avec des entreprises sur place », indique Michel Jonquères.
KA Technologies a participé au projet « L’Université sans les murs » mis en place par l’ambassade et le gouvernement togolais. Face à une croissance très forte du nombre d’étudiants, le but était de leur permettre d’accéder à des cours depuis un ordinateur. « En passant par un serveur, il faut payer un accès à Internet. C’est ce qui coûte très cher aux étudiants », souligne Victor Agbegnenou.
C’est là que la technologie de sa société s’est révélée très utile. « Avec notre solution les étudiants en amphithéâtre ou en salle de cours peuvent être connectés en haut débit », explique-t-il. Il a proposé de créer un réseau local autonome qui couvre l’ensemble du campus universitaire. « Il y a 80 % des échanges qui se font de proche en proche », souligne-t-il.
KA Technologies a été sélectionné pour produire l’étude de faisabilité. La société est désormais prête à mettre en place le pilote. Il devrait être terminé d’ici la fin de l’année.
Mevo international a aidé d’autres entrepreneurs à se développer à l’étranger. Michel Jonquères cite le cas d’un artisan boulanger de l’est du Val-d’Oise. « Il me dit qu’il a su qu’à Boston, il y avait des besoins de viennoiserie française », relate-t-il. Avec Mevo international, il va l’aider à trouver un investisseur aux États-Unis ou à créer une filiale sur place.
Michel Jonquères rappelle que le déficit commercial de la France a atteint 85 milliards d’euros en 2021. Seules 136 000 entreprises françaises sur quatre millions exportent. Il souligne que l’Italie, pays comparable, compte deux fois plus d’exportateurs (250 000) et possède un excédent commercial de 50,4 milliards d’euros.
« En France, ce ne sont pas les aides qui manquent, c’est l’envie », estime-t-il. Il espère que Mevo international arrivera à transmettre un peu cette envie.
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