Parmi les nombreuses voix d’élus qui s’élèvent pour défendre le commerce de proximité dans le Val-d’Oise, c’est sans contexte celle du maire de Parmain qui est la plus virulente. Loïc Taillanter (SE) a pris lundi matin un arrêté « autorisant les commerces non alimentaires situés sur le territoire de la commune à rester ouverts à compter du 3 novembre et ceci jusqu’à ce que l’égalité de traitement soit rétablie ».
Dans le département, Parmain est ainsi la seule commune à avoir pris position de manière aussi radicale. « J’ai conscience que cet arrêté sera annulé par la préfecture mais au regard de l’aide que l’on doit apporter à nos commerçants, qui font vivre notre commune, j’estime qu’on ne peut pas rester indifférent à ces pratiques commerciales déloyales qui tuent le petit commerce », souligne Loïc Taillanter.
Pour justifier sa décision, la municipalité s’appuyait sur « une sérieuse rupture d’égalité de traitement entre les supermarchés et les hypermarchés d’une part et les commerces de proximité non alimentaires d’autre part. » Et les annonces du Premier ministre, interdisant dès ce mardi la vente de produits non essentiels dans les grandes surfaces, n’ont pas calmé le jeu.
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« Un des 3 mots constituant la devise de la République est Égalité ! », rappelle Loïc Taillanter. « Lorsqu’un texte engendre une distorsion de concurrence, il porte atteinte à l’Égalité » Les mesures actuelles risquent d’anéantir bon nombre de commerces indépendants et franchisés. Ceux qui assurent notre tissu économique local et donnent de la vie à nos centres-villes. »
Avertis de la publication de l’arrêté de Parmain, certains commerçants de la commune ont déjà pris leurs dispositions. « J’ai prévenu mes clients et je vais essayer de remplir ma journée de ce mardi ! », explique Bertrand, le coiffeur de la rue Guichard. Le professionnel a bien l’intention de profiter de cette brèche offerte par la municipalité, même s’il se doute qu’elle n’aura qu’un temps : « Faut pas rêver, la préfecture va nous dire d’arrêter. Mais tant que nous avons l’opportunité de continuer à bosser… »
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D’autant que Bertrand, comme bien d’autres, trouve injustes les mesures imposées dans le cadre du reconfinement. « Je travaille seul, je ne prends qu’un seul client à la fois. Au pire, s’il s’agit d’un enfant, nous sommes trois dans la boutique avec le papa ou la maman. Et tout est désinfecté. Je suis installé depuis vingt ans j’ai toujours eu un stérilisateur. »
D’autres en revanche n’osent pas trop ouvrir plus largement. Au Lutetia, le bar-tabac du centre-ville, l’accès à la salle est barré par des tables. Le commerce accueille les clients, mais seulement pour leur délivrer cigarettes ou cafés et boissons à emporter. « Heureusement qu’on a ça ! soufflent les commerçants. Mais ouvrir davantage paraît compliqué. Les regroupements de personnes sont plutôt déconseillés pour des raisons sanitaires alors… »
Le pharmacien Jean-Paul Bardet, responsable de l’union locale des commerçants, n’est pas sûr que l’arrêté fasse rouvrir toutes les enseignes. « C’est un peu symbolique. Mais cela montre au moins que la municipalité nous soutient, c’est important ! On voit bien que les habitants n’ont pas spécialement peur du Covid, tout le monde prend des précautions. En revanche, ils sont très inquiets de la situation économique. Il faut faire quelque chose ! »
Ailleurs dans le Val-d’Oise, les appels des élus pour venir en aide aux petits commerces se sont multipliés ces derniers jours. Le président de l’Union des maires du Val-d’Oise, Daniel Fargeot, maire (LR) d’Andilly, s’est ainsi fendu d’un courrier adressé au Premier ministre. Les maires de Pontoise, L’Isle-Adam et Auvers-sur-Oise ont fait de même à travers un texte commun.
« Nous vous demandons solennellement de reconsidérer votre position, de faire confiance à nos commerces, de les soutenir, de les maintenir ouverts dans les prochaines semaines », écrivent ainsi Stéphanie Von Euw (LR), Sébastien Poniatowski (LR) et Isabelle Mézières (DVD). Les maires de la communauté d’agglomération ont, eux, pris la plume dans le même sens en s’adressant aux députés.
D’un point de vue plus pratique, la ville de Pontoise a annoncé qu’elle allait mettre en place des mesures pour aider les commerçants. Stéphanie Von Euw propose ainsi de généraliser la gratuité du stationnement automobile sur la voie publique et d’aménager des places spéciales devant les boutiques qui pratiquent le « click and collect ».
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