Chaque année, Challenges sort son classement des 500 plus grosses fortunes de France. La cuvée 2021 est forcément marquée par la crise sanitaire de 2020 qui s’est rapidement transformée en crise économique. Le magazine Challenges a donc décidé de réaliser un top 10 des plus grosses chutes de l’année.
 
La pandémie mondiale a créé d’importantes disparités au niveau du pouvoir d’achat des Français. Il en va de même pour la fortune des héritiers et grands patrons d’entreprises de l’Hexagone. En effet, si leur fortune a connu un bond de 30% cette année, atteignant presque les 1 000 milliards d’euros, certains d’entre eux ont malgré tout vu leur pécule s’envoler.
Comme le précise Challenges dans son classement des plus grosses fortunes de France, les disparités sont surtout observées entre le top 10 et le reste du palmarès. En effet, les 10 premiers affichent une fortune supérieure de parfois 100 milliards d’euros par rapport au reste du classement.
 
Sans surprise, les dirigeants à la tête d’industries frappées par la crise voient forcément leur fortune baisser. Mécaniquement, des patrons de marques de vêtements dont les magasins sont restés fermés trois à quatre mois cette année. Plusieurs d’entre eux n’ont pas su saisir l’opportunité que représentait l’e-commerce durant cette période.
La fermeture des entreprises pendant le premier confinement et le recours forcé au chômage partiel ou au télétravail pendant l’année 2020 a également induit des baisses de fortunes de la part de certains acteurs de l’automobile ou des services, à l’image de la famille Bellon, à l’origine de Sodexo.
Parallèlement à l’impact négatif du COVID sur les plus grandes fortunes françaises, il semblerait que la pandémie ait eu des effets positifs, notamment au niveau des investissements. Interviewé par Challenges, le directeur de BNP Paribas Banque Privée, Nicolas Otton, explique que cette période a été propice à une évolution des placements de la part des plus grandes fortunes de France et des dirigeants : « Les 1000 clients entrepreneurs que nous interrogeons chaque année l’expriment clairement : 7 sur 10 souhaitent investir dans des placements responsables, avec une proportion encore plus importante chez les jeunes générations. »
En outre, Nicolas Otton observe que la transmission au sein d’entreprises familiales se fait de plus en plus rapidement ces derniers temps, mais celles-ci sont souvent frappées par un mal. En effet, le top 10 des plus grosses chutes de fortunes comprend de nombreux héritiers.
 
Alain Mérieux est l’héritier de la famille Mérieux. Son grand-père a fondé le célèbre Institut Mérieux dont fait partie bioMérieux, une société spécialisée dans le diagnostic in vitro. À l’origine, l’Institut Mérieux développait des vaccins (activité cédée lorsqu’Alain Mérieux a repris le flambeau de l’entreprise familiale). Depuis, le groupe s’est diversifié, se positionnant sur des sujets comme la sécurité alimentaire ou l’immunothérapie.
Alain Mérieux a vu sa fortune connaître une baisse importante de 17% en 2020 alors que l’activité de l’Institut Mérieux a connu une belle année, notamment grâce à la pandémie. Aujourd’hui, la fortune d’Alain Mérieux est estimée à 6,6 milliards de dollars.
 
Robert Lascar est assez peu connu et son nom ne donne que peu d’indices sur son activité. Pourtant, il est à la tête de marques assez connues du grand public. En effet, originaire de Brest, Robert Lascar est président d’Omnium, un groupe spécialisé dans le textile qui possède des enseignes comme Devred ou Bouchara. Omnium est une entreprise familiale fondée par la famille Lascar.
En 2020, forcément, la crise a eu un impact considérable sur l’industrie du textile et les marques possédées par Omnium. Les magasins sont restés fermés pendant plusieurs mois l’an passé et le groupe a même cédé sa marque Burton fin 2020. Aujourd’hui, la fortune de Robert Lascar est estimée à 260 millions d’euros. Le dirigeant d’entreprise a perdu presque 19% de sa fortune.
 
Pierre Bellon est le fondateur de Sodexo, une société très connue qui propose des services aux organisations : restauration d’entreprise, Tickets restaurant, aménagement des espaces, maintenance, etc. La société a été créée en 1966 et la famille en détient 42,8%.
Pierre Bellon a réussi à intégrer HEC Paris après avoir échoué plusieurs fois au concours d’entrée. Aujourd’hui, un amphi porte même son nom au sein de l’école de commerce puisqu’il fait partie des grands donateurs.
Sa fortune a beaucoup baissé au fil des années. Elle était estimée à 6,5 milliards d’euros en 2019, elle a chuté à 4,5 milliards en 2020. En 2021, elle enregistre une baisse de 20% pour atteindre les 3,6 milliards d’euros. Forcément, la fermeture de nombreuses entreprises a grandement réduit l’activité du groupe sur certaines branches comme la maintenance et la restauration.
 
Alain Martineau possède plus de 60% des parts de GMD, un groupe industriel qu’il a fondé en 1986. Il est spécialisé dans l’emboutissage de pièces automobiles. Cette société a été pleinement frappée par la crise économique de 2020. En effet, le secteur a été fortement affecté, surtout dans la première moitié de 2020. L’an dernier, le marché automobile a été à son plus bas niveau depuis 1975 et a enregistré une baisse des immatriculations de 25,5%.
La fortune d’Alain Martineau était de 250 millions d’euros en 2020. Elle est de 200 millions d’euros en 2020. Elle a connu une baisse de 20%. Cette baisse l’a fait chuter de la 343e à la 465e place du classement des plus grosses fortunes en France selon Challenges.
 
En 1991, Roland Beaumanoir fonde un groupe dédié à l’univers du textile qui porte son nom : Beaumanoir. L’histoire de cette organisation débute avec la création de la marque Cache-Cache. Les années 2000 sont une période marquée par les rachats. Le groupe acquiert des enseignes connues du grand public et destinées majoritairement à un public féminin comme La City ou Morgan. Beaumanoir a également créé la marque Bonobo et repris partiellement La Halle ces dernières années.
Là encore, l’effet de la crise et la fermeture de magasins a forcément impacté le business du groupe Beaumanoir et donc la fortune de son président et fondateur. En 2015, d’après Challenges, la fortune de Roland Beaumanoir était estimée à 800 millions d’euros. En 2021, elle avoisine les 380 millions d’euros. Il aurait perdu 21% de sa fortune en un an.
 
La famille Louis-Dreyfus a subi de plein fouet la crise et Margarita Louis-Dreyfus n’a pas été épargnée. Ancienne actionnaire majoritaire de l’OM, elle est aujourd’hui à la tête du groupe familial Louis-Dreyfus, une entreprise de négoce de grains, d’énergie, d’immobilier et de transport maritime. Le groupe compte plus de 30 000 employés à travers le monde et la famille Louis-Dreyfus détient 50% du capital.
Depuis la crise des subprimes en 2008, la fortune de Margarita Louis-Dreyfus ne cesse de baisser. D’après Challenges, elle affichait une fortune de 10 milliards d’euros en 2007. Aujourd’hui, elle est estimée 3,8 milliards d’euros. Elle a perdu près de 21% de sa fortune entre 2020 et 2021.
 
Jean-Charles Naouri est actionnaire majoritaire et PDG du groupe Casino qui regroupe des marques comme Casino, Cdiscount, Monoprix, Franprix ou encore Naturalia. Diplômé de l’ENS, il a étudié à Harvard, puis à l’ENA (promo Guernica). C’est en 1991 qu’il rachète Rallye, dont il est aujourd’hui président du CA. Rallye est la holding qui contrôle le Groupe Casino, mais aussi Go Sport.
Alors que la grande distribution se portait plutôt bien en 2020, Jean-Charles Naouri a tout de même perdu plus de 21% de sa fortune. La filiale immobilière du groupe Casino n’a pas très bien vécu la pandémie. De son côté, Cdiscount est toujours en cours de désendettement. Désormais, la fortune de Jean-Charles Naouri est estimée à 220 millions d’euros.
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Laure Louis-Dreyfus est juriste aux États-Unis et n’est plus vraiment impliquée dans l’entreprise familiale. Cependant, elle est la seule héritière de la famille à ne pas avoir vendu ses parts à Margarita. Là encore, le groupe ayant subi la crise économique de 2020, Laure Louis-Dreyfus a vu sa fortune fondre comme neige au soleil. Elle en perd 33%, passant de 300 millions à 200 millions d’euros. Oui, ça fait mal. Elle perd ainsi pas moins de 190 places et se classe à la 465e position du classement des plus grosses fortunes de France selon Challenges.
 
La famille Cardin est constituée des héritiers de Pierre Cardin, le couturier qui nous a quittés à la toute fin de l’année 2020, le 29 décembre. Elle est aujourd’hui propriétaire de plusieurs actifs immobiliers qui séduisent de moins en moins les consommateurs et qui n’ont pas pu accueillir du public en 2020, comme le restaurant Maxim’s, le château du village de Lacoste (PACA), le château de Casanova (Italie) et deux bateaux parisiens. Les héritiers de Pierre Cardin ont donc vu leur fortune chuter de 33% en 2021, passant ainsi à 350 millions d’euros.
 
Guillaume Dauphin est l’héritier de Claude Dauphin qui était à la tête de Trafigura et de GDE (Guy Dauphin Environnement). La première société est spécialisée dans le courtage pétrolier, co-créée par Claude Dauphin, quand la deuxième est une entreprise familiale dédiée à l’univers du recyclage.
Alors que Guillaume Dauphine avait vu sa fortune augmenter ces dernières années, atteignant même les 1,7 milliard d’euros, elle a chuté de presque 40% en 2021 et frôle le milliard d’euros. Cela peut notamment s’expliquer par une activité fortement ralentie sur le secteur du pétrole.
 

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