l’essentiel Les élevages avicoles de Tarn-et-Garonne n’ont pas été touchés par l’épizootie de grippe aviaire qui sévit depuis novembre. Mais entre pénuries et restrictions sanitaires, les producteurs pourraient bien en subir le contrecoup dans les prochains mois. Explications.
Depuis novembre dernier, une nouvelle épizootie de grippe aviaire frappe l’Ouest de la France. Selon les derniers chiffres du ministère de l’Agriculture, 16 millions de volailles ont d’ores et déjà été abattues. Un record qui fragilise l’ensemble de la filière. L’Occitanie n’échappe pas au phénomène, avec le Gers et désormais le Lot durement touchés. En Tarn-et-Garonne, les éleveurs font le dos rond. Aucun cas n’a, pour l’heure, été recensé sur le territoire. Lors de chaque épizootie, le département semble bénéficier d’un "état de grâce", comme le qualifie Tristan Cordier.
Pour le président de Palmipèdes 82, une association qui représente 70 professionnels du Tarn-et-Garonne, deux raisons viennent expliquer cette situation atypique. Premièrement, la non-densité des élevages avicoles : entre 180 et 200 exploitations dans le département, pour 195 communes. "Le calcul est vite fait, abonde-t-il. La répartition d’implantation fait que la maladie ne peut se propager d’un élevage à un autre."
Sur le total, seuls 60 à 70 producteurs sont spécialisés dans le canard, palmipède le plus à risque face à la grippe aviaire. La taille de ces élevages joue aussi, avec une moyenne de 1 000 canards par an. L’exploitation de Tristan Cordier, à Monclar-de-Quercy, est l’une des plus importantes, avec 4 000 mulards à l’année. Loin de l’élevage intensif.
Seconde raison de cette absence de contamination : la non-interdépendance entre les fermes. "Dans les gros secteurs, l’élevage se fait à un endroit, l’abattage à un autre… De fait, les véhicules vont transiter entre les différentes unités de production et accroître le risque de propagation. Ce n’est pas le cas chez nous", développe le président de Palmipèdes 82.
Alors, la situation pourrait-elle finalement profiter aux producteurs tarn-et-garonnais ? Pas vraiment. Car ces derniers vont être touchés indirectement, avec une pénurie en canetons qui se profile. Tristan Cordier s’approvisionne en Vendée et en Mayenne, où les couvoirs ont été dépeuplés. "Les livraisons sont interrompues jusqu’à au moins 60 semaines, s’inquiète-t-il. Fin juillet, je rentre mes canards pour Noël. Si je n’ai pas de canetons d’ici deux mois, le risque est fort de ne pas avoir de canards fermiers sur les tables pour les fêtes de fin d’année, notre plus grosse période."
Côté volaille, la situation semble un peu moins tendue. Pour autant, les contraintes se font sentir. Patrick Mille est producteur de poulets et pintades à Saint-Antonin-Noble-Val. À la ferme du Maraudeur, l’exploitation familiale a dû se plier aux restrictions sanitaires en vigueur sur l’ensemble du territoire. "Même si nous ne sommes pas touchés par l’épizootie, la claustration est obligatoire. C’est un gros problème pour nous qui élevons nos 7000 poulets en plein air sur le site et dans des fermes à une dizaine de kilomètres", déplore le professionnel et président du Comité national d’action de défense des aviculteurs (syndicat de producteurs indépendants).
Comme il travaille en autarcie (élevage et abattage sur le même lieu), l'exploitant bénéficie d’une dérogation spécifique aux poulets et pintades. "Les bêtes peuvent sortir après 10 semaines, sur une zone restreinte en extérieur. C’est très compliqué d’élever dans ces conditions", poursuit-il. Ces règles doivent s’appliquer jusqu’à la levée du "niveau élevé", pour le moment toujours en vigueur. Le Gouvernement envisage de poursuivre la claustration dans les départements touchés par l’influenza et ceux limitrophes. Les autres passeraient en "risque modéré" avec allègement des restrictions. La récente situation du Lot pourrait compliquer l’avenir en Tarn-et-Garonne.
Président de Palmipèdes 82, Tristan Cordier plaide pour une vaccination obligatoire des volatiles. Le Gouvernement est contre. "Si la volaille est vaccinée, il est interdit de l’exporter vivante à l’étranger. Les grands groupes industriels font pression pour ne pas avoir à vacciner les animaux et continuer leurs exportations", explique le producteur. Conséquence : "Nous sommes en train de détruire le marché intérieur car nous ne pouvons pas protéger nos élevages, s’agace Tristan Cordier. Des centaines de fermes ont fait faillite à cause de cela. La vaccination nous permettrait de mieux maîtriser la situation."
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