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Source : TF1 Info
Trois tornades en moins d'un mois ? Ce jeudi 17 novembre en début d'après-midi, un "phénomène violent" de "type tornade" a frappé la commune Suippes, dans la Marne. Aux alentours de 13h30, "une mini tornade" a "traversé le village" du sud-ouest vers le nord-est, "sur un couloir d'environ 50 à 100 mètres" de large, occasionnant des dégâts sur "une cinquantaine de bâtiments, essentiellement au niveau des toitures", a indiqué le lieutenant-colonel Philippe Moureau, commandant des opérations de secours, devant la presse. 
Quinze jours avant, c'est la commune de Mouchan, dans le Gers, qui était touchée. Le mois dernier, une tornade de forte intensité avait déjà dévasté sur son passage plusieurs communes des Hauts-de-France. De quoi s’interroger sur la fréquence de ces événements ? Pour en savoir plus, la rédaction de TF1 a contacté Tony Le Bastard, prévisionniste chez Météo-France et spécialiste des tornades.
TF1info : Que pouvez-vous nous dire sur la probable tornade qui a frappé ce jeudi la commune de Suippes, dans la Marne ?
Tony Le Bastard : Pour l’instant, concernant la Marne, on n’est pas sûr que ce soit une tornade. Ce que l’on sait, c’est qu’il y a eu un phénomène de vents forts. Pour être certain qu’il s’agissait bien d’une tornade, on va devoir enquêter sur le terrain et analyser les données. Contrairement à celle du 23 octobre, à ma connaissance, il n’y pas eu de témoignages visuels. 
TF1info : Ces phénomènes sont-ils plus fréquents et plus intenses que dans le passé ?
Tony Le Bastard : A ce jour, aucune étude sérieuse ne montre une augmentation significative de la fréquence et de l’intensité de ces phénomènes, en France comme ailleurs dans le monde. Ces phénomènes ne sont pas forcément plus nombreux qu’avant. Depuis les années 2000, avec les réseaux sociaux et l’arrivée des smartphones, c'est beaucoup plus simple de recenser ces phénomènes, alors qu'avant certaines devaient pouvaient passer inaperçues. On sait, en revanche, qu'il y a des périodes et aussi des régions plus propices. Généralement, les tornades surviennent au printemps et durant l’été. Mais il peut y en avoir tout au long de l’année, notamment dans le nord de la France. 
En Europe, les tornades n’ont rien à voir avec celles aux États-Unis. Pour autant, selon vous, le terme de "mini-tornade", souvent utilisé pour qualifier ces phénomènes en France, n’est pas approprié ?
Tony Le Bastard : A l’échelle européenne, on estime qu’il y a quatre fois moins de tornades qu’aux États-Unis. C’est beaucoup moins mais ce n’est pas négligeable. Comme les cyclones, ces phénomènes sont classés via l’échelle de Fujita améliorée (EF) qui va de 0 à 5, en fonction des dégâts observés qui permettent d’estimer l’intensité de la tornade. Une tornade comme celle du 23 octobre dans les Hauts-de-France, qui a été classée EF3, n’a pas à rougir devant les tornades américaines. 
Celle du 4 novembre dernier, dans le Gers, a quant à elle été classée EF1. Généralement, les tornades en France ne dépassent pas ce niveau d'intensité. Des tornades classées EF2, c’est une fois par an en moyenne. Et parfois, de manière très exceptionnelle, une tornade de plus forte intensité survient. Le 3 août 2008, par exemple, une tornade classée EF4 avait frappé la commune d’Hautmont (Nord). Deux tornades classées EF5, le niveau d'intensité maximal, avaient aussi été recensés dans les années 1960, toujours dans le Nord, et une autre au XIXe siècle, en Seine-et-Marne cette fois. 
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