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Biot, Villeneuve-Loubet, Antibes, Mandelieu, l'Estérel… Alpes-Maritimes et Var regorgent de volcans vieux de plusieurs millions d'années. Ils feront éruption ce week-end salon des minéraux de Nice
Sous nos pieds, des volcans ! Un peu partout. « Le Jas de Madame à Villeneuve-Loubet, c’est volcanique, Biot, Cap-d’Ail, la vallée de l’Estéron, aussi. Au même titre que Maure Vieille à Mandelieu-La Napoule, le mont Vinaigre, le massif du Cap Roux, dans le Var. D’ailleurs, l’Estérel, c’est de la lave.»
Gilbert Mari, président de l’Association des naturalistes de Nice et des Alpes-Maritimes, parle du phénomène placidement. Sans effusion particulière. C’est pourtant ce thème qui fera éruption au salon des minéraux, fossiles, pierres taillées, aujourd’hui et demain au parc Phœnix de Nice (lire par ailleurs).
Avec un focus particulier sur les opales, calcédoines, bois silicifiés, liés au volcan de Biot/Villeneuve-Loubet, formé il y a 27 millions d’années sur fond de dynamique explosive.
Pour faire un tour d’horizon géologique plus complet, il faut remonter à l’ère primaire. Au Permien. Entre 290 et 250 millions d’années. « Le volcanisme se met alors en place dans notre région, notamment dans l’Estérel. Un millefeuille constitué d’une alternance de roches volcaniques acides et de niveaux sédimentaires se mélangeant dans un fossé d’effondrement de Cannes au Luc-en-Provence.»
Les caractéristiques de ces roches de l’Estérel, ce sont leur importance (100 km3 de lave) et leur couleur orange et rouge. Les Romains les appellent porphyres rouges. Au 19e siècle, les géologues parlent de rhyolites amarantes. Ces dernières ont défini deux types de volcanisme. L’un sous forme d’une espèce de mousse débordante remplie de gaz et composant l’essentiel de l’Estérel oriental : La Napoule, Fréjus, Agay. L’autre qui s’est écoulé tel une lave, soit en milieu sec, soit dans un lac, donnant naissance à des dômes avachis. Exemple : le mont Vinaigre, point culminant de l’Estérel, à 618 mètres d’altitude.
Les Alpes dans le magma
Dans les Alpes-Maritimes, les volcans se retrouvent à partir de La Napoule, avec le plus important, à Maure Vieille ainsi que la colline de San Peyre, derrière lechâteau de La Napoule.
Un volcanisme plus récent, vieux de 27 millions d’années tout de même (Oligocène), est indissociable de la formation des Alpes. Géographiquement, il s’étend de Biot à Cap-d’Ail, via Antibes, Villeneuve-Loubet avec un crochet par la vallée de l’Estéron, à Saint-Antonin. «Dans les Alpes-Maritimes, poursuit le spécialiste des entrailles de la terre, il se manifeste par des roches recouvertes par d’autres roches sédimentaires.»
Il s’agit d’un volcanisme effusif. C’est-à-dire fait de lave en fusion et de projections. De véritables nuées ardentes. Quand l’homme apparaît sur Terre, tout est fini, solidifié, refroidi. Mais ce volcanisme mi-biotois, mi-villeneuvois a laissé de bien jolis témoignages de son passage tonitruant. Des minéralisations spécifiques : bois fossiles, opales, calcédoines. D’un intérêt aussi esthétique que scientifique. Les bois fossiles sont des bois silicifiés. On en découvre encore.
« Ce sont des troncs pouvant atteindre une dizaine de mètres de longueur pour un diamètre d’environ 1 mètre. Ils sont spectaculaires. Ceux de Biot sont connus depuis la fin du 19e siècle. Ils sont dans la terre et apparaissent grâce au phénomène d’érosion. On en présentera plusieurs tranches.»
Ensuite, les opales. Bleues, noires ou brunes, elles proviennent pour leur part, « d’un remplissage de failles silicifiées et encaissées ».
Quant aux calcédoines, bleutées, superbes, issues d’éléments calcaires arrachés à la cheminée volcanique lors du trajet ascensionnel du magma, « on les rencontre à Biot, dans le secteur de la Vanade et sur les plages de Golfe-Juan ».
En somme, d’un cratère ont jailli des pierres précieuses. Mais ce magma tout magique qu’il est, peut-il un jour se remettre à fulminer ? Les volcans azuréens sont-ils vraiment éteints ?
« Ils sont en sommeil. Vont-ils se réveiller un jour ? Qui le sait ?..»
Bois fossiles, opales et calcédoines ne seront pas les seules merveilles extraites des tribulations terrestres. Au salon des minéraux, lieu de rencontre privilégié des collectionneurs, des spécialistes du monde minéral, des simples amateurs, des milliers de spécimens éblouiront tous les yeux(1).
Cristaux, quartz alpins ou du continent américain, améthystes du Brésil et de l’Uruguay, tourmalines de Californie, calcites de l’Illinois, fluorites d’Espagne, pyrites du Pérou, cuivres du Michigan, pépites d’or d’Australie, aigues-marines et topazes du Pakistan, réalgar et stibine de Chine, azurites du Maroc… défieront les lois de la géométrie traditionnelle et des couleurs basiques.
La terre ne sera pas le seul écrin à dévoiler ses trésors. En effet, des météorites montreront qu’elles peuvent aussi être les étoiles du salon. Au même titre que les fossiles et, bien entendu, les gemmes, minéraux utilisés pour la parure. Ces gemmes auront les allures féériques des émeraudes de Colombie, des saphirs de Ceylan, des rubis de Birmanie, des grenats, péridots, zircons, citrines… ramassés dans les cavités du monde entier. Salle Linné, samedi et dimanche, à 15h30, Cédric Jacob, professeur en mathématiques et sciences physiques au lycée des Eucalyptus, docteur en astrophysique, animera une conférence sur « La place de l’Homme dans l’univers ». Vaste programme à propos duquel les questions pourront fuser. Comme les volcans…
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