Le pays, et notamment la région lisboète, attire de plus en plus de Californiens. Loin de l’agitation quotidienne, de l’insécurité ou des prix trop élevés, ils y trouvent une tranquillité insoupçonnée, un pays sans idées radicales, sûr et bon marché. Tous, ou presque, ont pour projet de s’y installer sur le long terme. Une vague qui n’est pas près de retomber.
Ce fut un vrai saut dans l’inconnu pour Jen Wittman. Et, en même temps, une évidence. Ses objectifs, ses idées, sa conviction, son profond désir d’une nouvelle vie loin, très loin de sa Californie natale, tout allait de soi. Elle qui avait (presque) toujours vécu dans cet immense État américain – quatre fois plus grand que le Portugal en superficie et en nombre d’habitants –, elle voulait maintenant le quitter. Et ce, pour prendre un nouveau départ avec Doug, son mari, et Bodhi, son fils de 13 ans, après une longue période à prendre soin de sa mère atteinte d’un cancer en phase terminale. Elle n’avait jamais mis les pieds au Portugal quand elle a pris la décision la plus radicale de sa vie. “Un ami nous en avait vanté les mérites. Ça nous a tellement plu qu’on s’est décidés presque sur un coup de tête”, raconte-t-elle.
Dès leur installation, en 2021, Jen est tombée sous le charme du Portugal. Une passion qui s’est transformée en véritable amour, de ceux où l’on se promet l’éternité. Ici, elle a le sentiment d’avoir trouvé sa “forever home” [sa maison pour toujours].
À 47 ans, Jen Wittman est convaincue d’avoir pris la meilleure décision. Elle avait déjà vécu deux ans en Italie, en 2013 et 2014, mais le Portugal est à part. “Des gens accueillants, une grande ouverture aux autres, un bon système de santé, un niveau de sécurité supérieur à la moyenne, une cuisine exceptionnelle, une riche communauté multiculturelle”, c’est ainsi qu’elle définit ce pays. Très différent des États-Unis, de Los Angeles, cette ville si agitée et dangereuse qu’elle a laissée derrière elle. Elle explique : “Je voulais que mon fils grandisse en sécurité, et pas dans la peur des armes ou de se retrouver à tout moment pris dans une fusillade, comme toutes celles qui ont eu lieu aux États-Unis, avec les conséquences qu’on connaît.”
Sur le plan professionnel aussi, ce fut une évidence. Jen continue de diriger Mindful Mavericks – une entreprise qu’elle a créée dans son pays d’origine, dont l’objectif est d’aider au développement de clientèle dans le monde entier, et qui publie également une revue. Jen réalise désormais tout cela en ligne, depuis la région de Setúbal [à trois quarts d’heure de route au sud-est de Lisbonne]. Elle y loue un appartement en attendant que le marché soit plus favorable et permette à sa famille d’acquérir un logement définitif, soit à Lisbonne, soit près de Setúbal.
Le Portugal n’en reste pas moins la terre qu’elle et sa famille ont décidé de faire leur. À tel point qu’elle se considère déjà “moitié portugaise, moitié américaine, et en bonne voie pour devenir 100 % portugaise”. Elle a déjà lancé la procédure pour acquérir la double nationalité, qui pourrait même aboutir très prochainement – sous réserve des aléas bureaucratiques. Le plus compliqué, c’est la langue, si différente de l’anglais. “Petit à petit, j’arrive à dire quelques mots. J’ai bien l’intention de progresser rapidement”, affirme celle qui voit le Portugal comme son pays.
Jen Wittman est un exemple parmi d’autres de ces milliers de Nord-Américains qui, depuis dix ans, ont choisi de vivre au Portugal. À la fin 2021, ils étaient 6 921, selon les chiffres du Service des étrangers et des frontières (SEF) – c’est 2 000 de plus qu’en 2020 (4 768) et trois fois plus qu’en 2010 (2 236).
“La Californie est la principale source de cette grande vague de nouveaux arrivants. C’est dans cet État américain qu’il y a le plus de communication sur le Portugal. La Californie et le Portugal ont beaucoup de points communs, notamment le climat”, explique le président de l’Association portugaise du tourisme résidentiel et balnéaire, Pedro Fontainhas, qui connaît bien cette nouvelle réalité. “De Californie arrivent surtout des actifs qui viennent en famille, et des retraités.”
“On constate une arrivée significative de Californiens, surtout dans la région de Lisbonne et de Cascais, sur le littoral de l’Alentejo et en Algarve. Il s’agit de familles qui viennent au Portugal pour s’y installer”, souligne pour sa part David Carapinha, de Home Tailors Real Estate, un réseau d’agences immobilières qui travaille beaucoup avec des clients américains, notamment des Californiens.
Une tendance confirmée par les chiffres d’Imovirtual, le principal portail portugais de l’immobilier en ligne. En seulement une année, la demande de maisons et d’appartements par des Américains a connu une hausse de 11 % et de 32 %, respectivement. Rien qu’entre décembre et mai derniers, les recherches pour les régions de Lisbonne, Porto et Setúbal ont fortement augmenté – de 53 %, 45 % et 47 %. Et puis il y a Braga, dans le nord du pays, qui crée la surprise : la demande y a bondi de 98 % par rapport à 2021. “Le marché américain commence à découvrir cette région”, explique-t-on chez Imovirtual.
Selon les données officielles du service d’immigration, les demand
Pedro Emanuel Santos
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De droite bon teint, c’est le quotidien le plus lu du pays. Rédigé à Porto, il consacre une grande partie de ses pages aux informations locales du nord du pays. C’est aussi l’un des journaux les plus anciens du Portugal. Récemment, il a changé de format pour passer en tabloïd et a lancé une édition à Lisbonne.

Depuis les années 80, le «Journal de nouvelles» est donc présent sur le plan national. Ses quatre éditions régionales – le Nord, la région du Minho, le Centre, le Sud (dont Lisbonne) – lui ont permis de diversifier son lectorat.

Etablir un contact avec l’importante communauté lusophone éparpillée dans le monde et entretenir un lien direct avec les lecteurs, telles sont les motivations qui ont conduit le Jornal de Noticias à lancer une édition électronique en juillet 1995. Le site propose une semaine de contenu du quotidien et un accès (payant) aux archives ainsi qu’au centre de documentation du journal depuis 1888.
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