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Après trois années perturbées par la COVID-19, les opérateurs économiques espèrent que l’économie redécollera à un rythme soutenu en 2023. Toutefois, les perspectives sectorielles pourraient être une nouvelle fois influencées par des facteurs externes, notamment une récession sur le plan mondial. 
Si les objectifs fixés pour 2022 sont quasiment atteints, les six prochains mois s’annoncent, en revanche, pleins de défis. C’est ce que prévoit l’Association des Hôteliers et Restaurateurs de l’île Maurice (Ahrim). 
Les arrivées (71,5 % de 2019, soit près d’un million d’arrivées), la capacité aérienne (70 % des sièges de 2019 à fin novembre) et les recettes (92 % à fin septembre)… Les trois indicateurs clés de l’industrie touristique pour le dernier trimestre de 2022, dit le CEO de l’Ahrim, Jocelyn Kwok, sont positifs. « C’est une bonne performance, et nous sommes très satisfaits », dit-il.
Selon lui, pour atteindre l’objectif de 1,4 million de touristes pour la période juillet 2022-juin 2023, il aurait obligatoirement fallu s’approcher des 100 % de recouvrement sur 12 mois. « Or, l’aérien n’a pas été pleinement rétabli à ce jour. Par exemple, pour le mois de novembre, le taux est de 94% de novembre 2019. Et pour ce même mois, les arrivées connaissent un ralentissement (91% de recouvrement en octobre, mais seulement 83 % en novembre). Rattraper le retard accumulé semble difficile », estime l’intervenant. Il est d’avis qu’outre les incertitudes qui persisteront sur les plans géopolitique et économique, certaines questions propres à l’industrie restent posées. « Nous sommes encore dans le flou sur la question de l’aide qu’apporteront les compagnies aériennes dans cette reprise, de la situation d’Air Mauritius et du manque d’effectif dans les hôtels, qui peut ralentir les opérations et affaiblir la capacité d’accueil », confie le CEO. 
Par ailleurs, dit Jocelyn Kwok, de même que les autres secteurs économiques, les opérateurs touristiques appréhendent l’effet de l’inflation, du taux d’intérêt grimpant, mais aussi du taux de change sur leurs revenus. « L’industrie ne s’est pas encore remise de la crise sanitaire. Et l’augmentation attendue des coûts de l’électricité, de la main-d’œuvre et des intrants va ralentir ce processus de récupération », soutient-il. 
Pour sa part, François Eynaud, CEO du groupe Sunlife, affirme que malgré les incertitudes liées à l’inflation et le ralentissement économique dans les marchés principaux, aucune baisse sur les réservations n’a été constatée à ce jour. « Il semble que les clients, surtout dans le haut de gamme, ne soient pas prêts à réduire leur budget voyage. Nous sommes donc prudemment optimistes pour 2023 à condition que la desserte aérienne soit adéquate », confie-t-il. 
Chez Sunlife , dit-il, le processus d’innovation en termes d’expérience-client sera accéléré. « Nous avons introduit la ‘Come Alive Collection’ – un assortiment d’expériences uniques. L’objectif est de mettre en valeur les atouts et l’identité de chacun des établissements du groupe », dit-il. Par ailleurs, le plan de développement immobilier est en cours avec un premier projet, Les Résidences de La Pirogue qui devrait se concrétiser début 2023. « Enfin, notre Master Plan de régénération de notre emblématique île-aux-Cerfs est également sur la bonne voie », se réjouit François Eynaud.
Les opérateurs des petits hôtels ne cachent pas leur inquiétude quant aux activités en 2023. « Nous opérons toujours dans un environnement incertain. Avec la crise économique qui persiste dans le monde, l’avenir demeure flou », affirme le président de l’Association des hôtels de charme (AHC), Bissoon Mungroo. Maintenant avec la menace de grève des compagnies d’aviation en France et des douanes britanniques, dit-il, la situation va encore empirer. « Je ne pense pas que 2023 sera meilleure que 2022 », appuie-t-il. Le changement climatique aussi, dit-il, aura un impact néfaste sur les activités. « Déjà nous faisons face à un manque d’eau et les clients se plaignent. Nous ne blâmons personne pour cette situation car c’est hors de notre contrôle », explique Bissoon Mungroo. Cependant, il estime que le plus gros défi auquel les hôteliers continueront à faire face est le manque de main d’œuvre. « Ce sera toujours difficile de convaincre les jeunes mauriciens à faire carrière dans cette industrie », déplore le président.
La menace d’une récession économique mondiale, le manque de main-d’œuvre, le coût élevé des matières premières sont quelques-uns des défis que le secteur des Petites et Moyennes Entreprises (PME) aura à relever en 2023. 
Parlant de la nouvelle année, la présidente de SME Chambers et directrice de SSS Furniture, Maya Sewnath, estime que l’un des plus gros défis reste l’impact de la hausse du taux directeur sur leurs opérations. « L’une des conséquences de la hausse du taux directeur est que les banques augmentent aussi les taux d’intérêt sur les emprunts. Ce qui alourdit le fardeau financier des entreprises et influe sur les coûts de production. Par ricochet, nos produits ne sont plus compétitifs sur le marché », explique-t-elle. 
 Elle craint aussi que le manque de main-d’œuvre qualifiée continuera à affecter les PME en 2023. « Je crains fort que nous n’aurons d’autre choix que d’avoir recours aux travailleurs étrangers. Il est de plus en plus difficile de trouver de la main-d’œuvre locale qualifiée », dit-elle.
 Concernant l’emploi des travailleurs étrangers, la directrice de SSS Furniture se plaint du fait qu’après avoir galérer pour les faire venir à Maurice, ils quittent la compagnie pour prendre de l’emploi ailleurs après quelque temps. Elle réitère son appel pour que le gouvernement prenne des mesures pour faire cesser cette pratique. Elle se dit concernée par le fait que plusieurs entreprises sont dans l’incapacité d’honorer leurs commandes en raison d’un manque de main-d’œuvre. 
Maya Sewnath exprime aussi sa crainte quant à une éventuelle recrudescence de cas de la COVID-19 en 2023, que ce soit à Maurice ou à l’étranger et, en particulier, dans les pays où l’on importe les matières premières. « Nous serons très affectés au cas où ils ferment leurs frontières », affirme-t-elle.
La présidente de SME Chambers craint aussi qu’avec les coûts de plus en plus élevés de production, les commandes pourraient baisser. « Avec le paiement de la compensation salariale en janvier, nous n’aurons d’autre choix que d’augmenter les prix de nos produits et nous serons de moins en moins compétitifs sur le marché », conclut-elle. 
Après avoir réussi à surmonter la crise et rattraper les retards en termes de commandes en 2022, les opérateurs du secteur manufacturier envisagent désormais d’atteindre une croissance durable. Pour cela, un cadre facilitant l’innovation industrielle est attendu. 
2023 sera une année déterminante pour l’Association of Mauritian Manufacturers (AMM). « Nous voulons contribuer au dialogue public-privé sur la stratégie industrielle nationale », déclare son président Yannick Applasamy. Un dialogue qui, selon lui, est indispensable après les chocs mondiaux subis depuis 2020. « Les signes de la reprise sont là. Pour que cette reprise dure et qu’elle se transforme en croissance durable, il nous faut un cadre qui facilite l’innovation industrielle », avance-t-il. 
Yannick Applasamy est d’avis que 2023 doit montrer si nous avons retenu, en tant que nation, les bonnes leçons de la crise. « Nous devons repenser nos modes de production et d’approvisionnement. Nos enjeux restent la consolidation de nos industries », dit-il. D’ailleurs, il souligne qu’en 2023, l’AMM terminera son programme « Lindistri Dime » pour la transformation des entreprises par l’éco-conception, la ‘Supply Chain’ durable et l’automatisation. 
La question de la coopération régionale est également cruciale pour l’AMM pour la nouvelle année. Le président fait ressortir que l’océan Indien et l’Afrique de l’Est doivent devenir nos hubs pour un ‘sourcing’ plus régional. Cette consolidation du secteur manufacturier, dit-il, passera aussi par la consolidation du « Made in Moris Pledge », un outil stratégique pour accélérer et accroître l’intégration des marques labellisées dans les chaînes d’approvisionnement des grandes entreprises. 
Pour sa part, Avinash Goburdhun, directeur de Wensum Textile, affirme que les six premiers mois de 2023 se montrent fructueux. « Nous opérons principalement dans le segment de luxe et je peux dire que notre cahier de commande est rempli jusqu’à juin prochain », se réjouit-il. Cependant, il avance que les coûts que ce soit au niveau des intrants ou du transport continuent de grimper. « On s’attend à une stabilisation des prix en 2023 », dit-il.
Les membres de l’AMM restent inquiets par rapport à l’absence de main-d’œuvre, aux coûts liés à l’emploi et aux pressions financières sur les entreprises. « Nous avons besoin de mesures fortes pour l’accompagnement des jeunes qui souhaitent intégrer le secteur manufacturier. Il faut mettre plus d’efforts pour rendre le secteur manufacturier plus attractif », soutient Yannick Applasamy. Un avis que partage Avinash Goburdhun. « Les commandes ne pourront être atteintes sans des travailleurs. En raison d’un manque d’intérêt des Mauriciens pour travailler dans le textile, nous avons fait une demande pour des travailleurs étrangers. Mais nous attendons toujours les permis », déplore-t-il. Selon lui, le manque d’effectif impactera négativement la performance du secteur.
Le secteur financier mauricien s’est remis des effets néfastes suivant son inclusion sur les listes préjudiciables. L’optimisme est de mise pour l’année 2023 qui comporterait cependant son lot de challenges. 
Diverses opportunités guettent le secteur financier en cette nouvelle année, mais pas que. En réalité, le secteur devra relever les défis afin de saisir les opportunités. Avec l’introduction de l’impôt minimum global, la compétition s’intensifie pour la juridiction mauricienne en vue d’attirer davantage d’investisseurs étrangers. 
Comment se distinguer ? Samade Jhummun, CEO de Mauritius Finance, est d’avis qu’il faudra non seulement faire la promotion de Maurice, mais aussi refaire l’image de la juridiction. « Il faut mettre en avant les atouts du pays et surtout essayer de saisir les opportunités qui seront présentes sur le continent africain. Il est tout aussi important de maintenir le coût et la facilité de faire des affaires à Maurice en 2023 de même que la ‘Tax Certainty’ qui sont des facteurs primordiaux pour la compétitivité de la juridiction », explique-t-il. 
Par ailleurs, le nombre d’applications obtenues par la Financial Services Commission (FSC) entraîne un sentiment d’optimisme pour 2023. Son CEO, Dhanesswurnath Thakoor, indique que le nombre a déjà atteint le niveau pré-COVID-19. « Il y a un regain d’intérêt pour le secteur financier mauricien. La sortie de Maurice de la liste grise du Groupe d’action financière, de la liste noire de l’Union européenne, de celle des ‘high-risked countries’ du Royaume Uni ainsi que le fait que la juridiction est désormais conforme à la totalité des recommandations du GAFI ont aidé. Nous continuerons à voir l’effet positif en 2023 », argue Dhanesswurnath Thakoor. 
Suivant les derniers développements, comme le Virtual Asset and Initial Token Offerings Services, le CEO de la FSC met l’accent sur la nécessité de rester à l’affût des nouveaux produits l’année prochaine. C’est là un point essentiel pour permettre au secteur de poursuivre sa croissance en 2023. 
Toutefois, Samade Jhummun concède que la récession anticipée en 2023 aura une incidence sur ce secteur qui dépend du marché international. La progression du secteur financier passera également par sa capacité à répondre efficacement au manque de main-d’œuvre. « Il y a un manque de professionnels qualifiés. Certains ont mis le cap sur l’étranger et nous avons besoin de compétences spécifiques pour les remplacer », soutient le CEO de Mauritius Finance. D’autant plus que, comme le précise Dhanesswurnath Thakoor, la réorganisation du cadre afin de permettre aux compagnies de réassurance de s’installer des opérations à Maurice, devrait être prête d’ici juin 2023. 
Le coût des intrants, notamment celui des matières premières, devrait poursuivre son influence négative sur le secteur de la construction cette année. Ce n’est guère de bon augure, alors que le pouvoir d’achat des particuliers peine à retrouver un niveau satisfaisant. 
Tout porte à croire que les coûts de production continueront à prendre l’ascenseur. Kentish Moorghen, CEO de Prime Pillar Group, explique que l’indice des prix à la consommation pour la construction a été impacté par la pandémie. « Nous pourrons avoir une stabilisation en 2023 si l’on parvient à contrôler la chaîne d’approvisionnement. Certes, le prix de la ferraille a commencé à baisser, mais cela ne veut pas dire que le coût des autres matières premières suivra cette tendance. C’est une inflation galopante qui est dangereuse », fait-il comprendre. 
Ainsi, les particuliers risquent d’être confrontés à davantage de difficultés cette année, selon Anil Rambarun. Le président de la Building Materials Manufacturers Association (BMMA) craint que certains ne puissent terminer les constructions qui ont déjà été entamées, alors que d’autres peineront à démarrer les travaux. « Le coût de l’électricité va augmenter l’année prochaine. Cela va influencer les prix et la main-d’œuvre. Il y a également la compensation salariale de Rs 1 000 qui coûtera environ Rs 45 millions à l’industrie », poursuit Anil Rambarun. 
Dans le même ordre d’idées, Raj Motay fait observer que de nombreux bâtiments n’ont pas trouvé preneurs. Pour cause, argue le manager de NML Training Institute, le pouvoir d’achat qui est en déséquilibre avec les prix de ventes. D’où la question de Kentish Moorghen : « Les divers projets sur le marché ont-ils été réalisés après une étude de faisabilité appropriée ? » 
Ajouté à cela, l’impact attendu d’un taux directeur à 4,5 %. Kentish Moorghen est d’avis que les particuliers vont réfléchir à deux fois avant de contracter un prêt-logement. « Le taux directeur, qui est en hausse, influe sur les taux d’intérêts qui encouragent l’épargne. Néanmoins, cela affectera les investissements dans la construction », dit-il. 
Quant à Raj Motay, il soutient que « la dépréciation de la roupie et la récession attendue en 2023 seront des facteurs qui doivent être pris en considération ». 
Le secteur agricole est appelé à jouer un rôle de plus en plus important afin que Maurice puisse atteindre un certain niveau d’autosuffisance alimentaire. Pour les acteurs économiques de ce secteur, tout doit être fait pour contrer autant que possible les effets du changement climatique qui pèsent de plus en plus lourd sur l’agriculture.
Le secrétaire de la Small Planters Association, Kreepalloo Sunghoon, ne se fait guère d’illusion : « Plusieurs planteurs (de légumes ou de canne) pourraient abandonner leurs terres en 2023 ». Il explique cette situation par le manque d’eau pour l’irrigation, les prix élevés des fertilisants, le manque de main-d’œuvre et les conséquences néfastes de l’absence de planification dans ce secteur. « Des problèmes persistent depuis des années et nos nombreuses doléances auprès des autorités tombent le plus souvent à l’oreille d’un sourd », se plaint-il. 
Il insiste sur le fait que « l’avenir de la culture vivrière à Maurice passe invariablement par une transformation complète du secteur ». « Il faut tout revoir à la base », dit-il, en citant notamment des investissements massifs dans la modernisation de la production vivrière et autres mesures incitatives pour encourager les jeunes à intégrer ce secteur entre autres.
Le secrétaire de la Small Planters Association souhaite aussi que les autorités investissent massivement dans le captage d’eau en faveur des planteurs (légumes et canne à sucre compris) afin qu’ils bénéficient d’une fourniture d’eau adéquate pour l’irrigation durant toute l’année. « Les autorités auraient dû prendre ces mesures bien en avance pour minimiser les effets du changement climatique sur l’agriculture », explique-t-il. 
Kreepalloo Sunghoon plaide aussi en faveur d’une planification scientifique avec le soutien du Food and Agricultural Research and Extension Institute (FAREI) pour aider les planteurs à planifier leur production. Il explique que cela évitera non seulement une surproduction de légumes sur le marché, mais aidera aussi à stabiliser les prix sur le marché.
Par ailleurs, Kreepalloo Sunghoon souhaite que le National Wholesale Market de Belle-Rive soit opérationnel dans les plus brefs délais.
Le président de la Planters’ Reform Association, Salil Roy, appréhende le spectre d’un manque de sucre pour satisfaire la demande du marché à l’avenir. Cela, en raison des effets néfastes du changement climatique. « Je souhaite sincèrement qu’on n’en arrive pas là », dit-il. 
Cela dit, il explique que la sécheresse qui perdure depuis des mois aura des effets négatifs sur la repousse de la canne à sucre. « Je souhaite qu’il pleuve dans les jours qui viennent pour pouvoir appliquer des fertilisants. Si on applique des fertilisants sous un soleil pareil, ce sera la catastrophe pour la culture de la canne », fait-il remarquer.
Salil Roy craint aussi que les planteurs de canne continueront de souffrir d’un manque criant de main-d’œuvre en 2023. « Je me suis demandé pourquoi des petits planteurs abandonnent leurs terres malgré le fait que le gouvernement nous accorde des facilités. Je suis arrivé à la conclusion que c’est dû à une combinaison de facteurs, notamment le problème d’eau et le manque de main-d’œuvre, entre autres » explique-t-il.
Pour contrer le problème de fourniture d’eau, Salil Roy souhaite que le gouvernement investisse davantage dans la construction de barrages pour le captage d’eau des rivières. « C’est triste de constater que de gros volumes d’eau des rivières finissent à la mer ». 
Par ailleurs, il souhaite que les autorités investissent davantage dans le « Replantation Scheme » pour mettre plus de tracteurs à la disposition de planteurs qui doivent, entre autres, mette en terre des nouvelles boutures de canne.
 
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