La Ville de Royan persiste et signe. Le 5 août 2021, le maire de Royan, Patrick Marengo, a de nouveau signé l’arrêté réglementant la pratique du camping sauvage sur le territoire de la commune. Un arrêté qui fait régulièrement polémique dans le petit monde du camping-car depuis que le précédent maire, Didier Quentin, a commencé à ouvrir les hostilités en 2016. Le syndicat des véhicules de loisirs, agissant pour le comité de liaison du camping-car, a récemment décidé de saisir le tribunal administratif de Poitiers…
La Ville de Royan persiste et signe. Le 5 août 2021, le maire de Royan, Patrick Marengo, a de nouveau signé l’arrêté réglementant la pratique du camping sauvage sur le territoire de la commune. Un arrêté qui fait régulièrement polémique dans le petit monde du camping-car depuis que le précédent maire, Didier Quentin, a commencé à ouvrir les hostilités en 2016. Le syndicat des véhicules de loisirs, agissant pour le comité de liaison du camping-car, a récemment décidé de saisir le tribunal administratif de Poitiers pour le faire abroger.
Régulièrement, sur les forums, il n’est pas rare de lire le témoignage d’un camping-cariste se plaignant du traitement qui lui est infligé dans la station balnéaire. L’été dernier, la charge d’un usager dans la revue « Camping-car magazine » avait été sévère. « Pour montrer aux camping-caristes qui souhaiteraient tout simplement s’arrêter quelques heures pour visiter la ville ou y faire des courses qu’ils ne sont pas vraiment les bienvenus, les élus ont poussé le vice jusqu’à installer à l’entrée des parkings de très laides mais efficaces barres de hauteur », avait-il pointé du doigt, photos à l’appui.
Que dit l’arrêté incriminé applicable « à tous les véhicules servant à l’usage de camping ou d’habitation » ? De nombreux emplacements de stationnement, notamment situés en bord de mer, leur sont interdits. Plusieurs raisons sont évoquées dont « les caractéristiques de ces véhicules qui peuvent perturber le trafic ». L’arrêté dit qu’il convient par ailleurs « de préserver le caractère touristique et esthétique du bord de mer ». Et de préciser que « le stationnement de ces véhicules, de par leur gabarit, est de nature à constituer un obstacle nuisant tant à la mise en valeur du site qu’à la vue sur mer ».
Pour justifier cet arrêté, la Ville de Royan s’appuie sur l’ouverture d’une aire de camping-car en 2014 rue Bel-Air. Sauf que certains camping-caristes sont plus attirés par un spot avec vue sur mer, justement, que par une aire aménagée à l’abri des regards.
« L’arrêté du 5 août 2021 publié par la commune de Royan comporte des incohérences. Ainsi, sous couvert de réglementer le “camping sauvage”, l’arrêté proscrit le stationnement des camping-cars sur un périmètre couvrant la quasi-intégralité du secteur côtier. Or, stationner n’est pas camper. À l’arrêt sur une place de stationnement appropriée, un camping-car est un véhicule routier. Les motivations pour prendre cet arrêté sont de plus mal fondées. Basé sur des critères d’esthétisme ou de nuisances à la vue sur mer, cet arrêté est disproportionné dans l’objectif poursuivi », indique-t-on au comité de liaison du camping-car.
Créé en 1994, ce dernier regroupe les acteurs de la filière du camping-car. Ses missions s’articulent autour de la défense de ce mode de loisirs sous tous ses aspects, qu’ils soient touristiques, réglementaires, législatifs ou techniques. Il rappelle que « des jugements du tribunal administratif de Rennes (arrêté illégal de Locmariaquer), de Poitiers (arrêté illégal à Sainte-Marie-de-Ré) ou de Montpellier (arrêté illégal à Canet-en-Roussillon) ont confirmé, de manière constante, l’obligation de motiver et d’étayer les désordres à l’ordre public provoqués par le stationnement des camping-cars ». Pour le comité, l’arrêté royannais est « contraire à la réglementation applicable ».
Après une demande de recours gracieux restée lettre morte, le comité de liaison a donc décidé de demander au tribunal administratif de Poitiers « l’abrogation de cet arrêté, la dépose des panneaux de signalisation illégaux et des barres de hauteurs ».
« Surtout que certaines communes équipées d’une aire de camping-car gérée par un privé ont passé une convention avec le gestionnaire prévoyant la publication d’un tel arrêté municipal pour que les véhicules n’aillent pas se garer n’importe où mais bien sur l’aire de stationnement. C’est une question de gros sous », souligne le camping-cariste saint-georgeais Bruno Lichère qui n’hésite pas, à chaque fois, à monter au créneau pour défendre l’usage du camping-car.
En tout cas, il ne faut pas attendre un assouplissement de l’arrêté du côté du maire de Royan, Patrick Marengo. « Je reste droit dans mes bottes. Je ne veux pas des camping-cars partout, en ville, lors de la saison estivale. » Au moins, ça a le mérite d’être clair. Son adjoint en charge de la circulation Philippe Cussac, lui, rappelle qu’une « aire de camping-cars aménagée existe et que les portiques servent surtout à éviter que des groupes de gens du voyage investissent certains endroits de la ville avec leurs caravanes ».

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