Au hameau de la Borie, à Saint-Jean-du-Gard
Comme annoncé par les acteurs du projet alternatif, des recours ont été déposés contre le choix du comité technique de la Safer, qui a préféré un projet résidentiel à celui soutenu par Terre de Liens d'installation d'agriculteurs sur place et de création d'un tiers-lieu (relire ici). De son côté, la mairie dit n'avoir reçu aucune notification du choix de la Safer, tandis que la Confédération paysanne interroge les autres syndicats agricoles. 

Pour les tenants du projet Terre de Liens, il n'est pas envisageable de séparer les terres agricoles du bâti, sans quoi il n'y aura pas d'installation d'agriculteurs • photo François Desmeures

Un recours pour Terre de Liens, l'autre au nom de la société civile immobilière (SCI) créée pour mener à bien le projet de tiers-lieu. C'est ce qui a été envoyé à la Safer en début de semaine, recours sur lesquels la Safer régionale devra statuer à la mi-janvier. Si les argumentaires des deux textes sont assez proches – voire similaires pour les parties les plus génériques – chaque recours insiste bien sur son volet : l'installation de deux agriculteurs et une production bio en circuit-court pour Terre de Liens, l'implantation d'un tiers-lieu dans les premiers bâtiments pour la SCI. À noter que les deux recours s'alignent désormais sur le tarif, demandé par la commune propriétaire, de 600 000 €, dont un emprunt de 330 000 € dont le principe a été accepté par la Nef. 
Terre de Liens insiste ainsi sur la qualification des deux agriculteurs à installer, dont Frédéric Proust, qui fut maraîcher bio entre 1995 et 2019, à Lansargues. Ancien président du Civam Racines 34, il compte, en plus du maraîchage, faire pousser des plants de légumes sur place, entretenir une pépinière de roses anciennes et mener une activité sylvicole d'entretien et de valorisation de la forêt. L'autre maraîcher candidat, Frédéric Blanc, s'occupera lui aussi de maraîchage, d'un verger de petits fruits et de petite transformation. 
La SCI, de son côté, rappelle qu'elle comptait mettre à disposition des locaux, au sein du tiers-lieu, pour "un atelier de transformation de fruits et légumes, des ateliers artisanaux en lien avec les activités agricoles, des salles pour des formations en agriculture et artisanat rural, et une cuisine pour une petite restauration à base de produits de la ferme pour sustenter, entre autres, les stagiaires". 
Les deux recours insistent aussi sur la volonté politique totalement contradictoire, à leurs yeux, avec le choix du comité technique de la Safer. "Ce projet d'acquisition s'inscrit dans le programme alimentaire territorial d'Alès Agglomération, qui mène une "politique alimentaire et agricole permettant une alimentation de qualité et de proximité sur le territoire". Il s'inscrit également dans le Schéma directeur régional des exploitations agricoles d'Occitanie, dont l'article 2 – Orientations – correspond tout à fait à notre démarche."
Les deux recours rappellent aussi que le comité petite région Safer, d'une échelle plus territoriale mais qui n'a qu'une voix consultative, "avait choisi à l'unanimité notre projet d'acquisition". Enfin, ils refusent la volonté du président gardois de la Safer de parvenir à un accord sur les seules terres agricoles. "Au contraire des déclarations du président de la Safer du Gard (Michel Allemand), nous ne dissocions pas accès aux terres et accès au foncier bâti , car une installation agricole viable nécessite un logement et des locaux permettant des ateliers de diversification. En effet, l’accès aux terres sans bâtiments ne permettrait pas l’installation agricole dans les meilleures conditions."
Le choix du comité technique de la Safer a également réveillé l'incompréhension, maintes fois exprimée, de la Confédération paysanne envers son confrère de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA). Pour le syndicat paysan, en soutenant un "projet touristico-résidentiel", la "FDSEA et consorts (…) font fi du schéma directeur départemental enregistré auprès de la DDTM qui aurait dû donner une priorité absolue à Terre de Liens face à un projet touristique, et fait ainsi sortir la Safer de ses missions". Ceci d'autant que, argumente la Confédération paysanne, "contrairement à ce qui est d'usage, le comité technique départemental n'a pas statué sur l'avenir des terres agricoles ; il n'a imposé aucune contrainte de donner à bail les terres agricoles par la société acheteuse".
Le syndicat s'interroge alors, en invoquant l'histoire : "Est-ce que cette partie de la profession agricole a voulu régler son compte avec ceux qui se sont opposés au barrage de la Borie dans les années 80 et qui aujourd'hui voudraient redonner une vie agricole à ce domaine à travers Terre de Liens et la SCI ?"
Enfin, côté municipalité, on attend l'officialisation de la décision. "La Safer m'a confirmé qu'elle avait fait l'attribution, convient le maire, Michel Ruas. Je leur ai demandé de m'envoyer la décision le jour-même, mais je n'ai rien reçu pour l'instant. Je crois que la personne qui doit la communiquer est en congés, je l'aurai donc sans doute en tout début d'année." À moins que la Safer n'attende de réceptionner les recours, pour effectuer un envoi complet au maire de Saint-Jean-du-Gard…
Alès-Cévennes
Actualités
Sports Gard
Alès-Cévennes
Culture
Alès-Cévennes
Gard
Alès-Cévennes
Actualités
Sports Gard
Alès-Cévennes
Economie
Faits Divers
Alès-Cévennes
A partir de
Dans ma boite aux lettres chaque semaine
Gard
Gard
Nîmes
Faits Divers
Faits Divers

Actualités
Gard
Actualités
Alès-Cévennes

Vous êtes abonné, mais vous n’avez pas vos identifiants pour le site ? Remplissez les informations et un courriel vous sera envoyé.

source

Catégorisé: