À la tête de la brasserie Oc’Ale à Bressols depuis 2018, Grégory Robert a été choisi pour représenter l’artisanat tarn-et-garonnais au salon du Made in France.
Du 10 au 13 novembre prochains, Grégory Robert sera au salon du Made in France à Paris afin de représenter le Tarn-et-Garonne. Une belle récompense pour cet artisan brasseur de 48 ans, qui se prédestinait à une toute autre voie.
À la tête de la brasserie Oc’Ale à Bressols, c’est pourtant dans l’aéronautique qu’il a débuté. Après avoir étudié à l’école nationale d’ingénieurs de Tarbes, Grégory Robert a travaillé une dizaine d’années chez un sous-traitant d’Airbus où il était responsable de production d’une soixantaine de personnes sur une chaîne d’assemblage final.
En 2009, l’entreprise perd le marché sur lequel l’ingénieur intervenait, et ce dernier doit alors œuvrer sur des projets “moins intéressants”. Face à ce revirement, Grégory et sa femme décident alors de bousculer leur quotidien pour partir à l’étranger avec leurs deux enfants. Pendant un an et demi, de 2010 à 2011, la famille parcourt l’Amérique du Sud. Un voyage pendant lequel une idée germe dans l’esprit de Grégory Robert : se mettre à son compte.
À son retour en France, alors âgé de 37 ans, il est décidé à trouver le projet qui pourrait concrétiser cette envie. Par le biais de connaissances communes, l’ancien ingénieur rencontre celui qui est alors gérant d’Oc’Ale. Créée en 1998, cette brasserie du Tarn-et-Garonne est l’une des plus anciennes de la région. Signe du destin ou non, le responsable d’alors est lui-aussi devenu brasseur après une reconversion professionnelle.
Alors qu’il n’avait jamais touché au brassage, même amateur, le père de famille “tombe dedans du jour au lendemain”.
À l’époque, les deux hommes s’accordent sur un planning de transition d’une durée de cinq ans, au terme desquels l’apprenti brasseur doit reprendre les rênes de la brasserie. “Ça a duré plus longtemps que prévu, je l’ai reprise en 2018”, précise Grégory Robert. Depuis, le brasseur n’a pas hésité à marquer de son empreinte l’entreprise.
Un vent de nouveauté qui a également soufflé sur la gamme de bières proposées à la vente. Auparavant, quatre bières étaient disponibles : blonde, blanche, ambrée et noire, toutes en bouteille de 50 cl. Lors des fêtes de fin d’année, une bière de Noël s’y ajoutait. “J’ai repris les recettes pour les mettre à ma sauce, à part la blonde qui est restée à peu près la même. J’ai ajouté assez rapidement une IPA puis une brune”, énumère le gérant de la brasserie, qui a aussi décliné les bouteilles en 33 cl.
Mais le professionnel s’est surtout démarqué avec des produits innovants. En 2019, l’artisan-chocolatier de Montauban Jean-Yves Alliot lui propose d’allier leurs connaissances afin de réaliser des chocolats avec une ganache à la bière.
Un partenariat qui lui a donné envie de partager son savoir-faire brassicole avec d’autres artisans locaux tout en développant des bières originales. Après avoir réalisé une bière de Noël ambrée, aux épices, il s’est attelé à la création d’une boisson printanière, une bière blanche dans laquelle ont macéré des fleurs de sureau et des pétales de rose. Cette fois, Grégory a collaboré avec les vergers de Touticaut à Dunes.
Mais déjà, l’artisan œuvre sur un autre projet, toujours plus avant-gardiste : une bière à la spiruline, créée en collaboration avec un spirulinier de Montauban. Du côté des ventes, le Tarn-et-Garonnais vend aussi bien aux professionnels (épiceries fines, cavistes, magasins de producteurs) qu’aux particuliers, chacun représentant respectivement 60 % et 40 % de ses ventes.
Les particuliers peuvent le retrouver à la fois sur les marchés, notamment celui de Bressols, dans sa brasserie et même via internet. S’il reconnaît que “de plus en plus de brasseries artisanales poussent”, il se réjouit de constater que le marché continue à se densifier, les consommateurs étant de plus en plus sensibles à ce produit plutôt qu’aux bières de grandes marques.
Un intérêt que le chef d’entreprise ressent directement au contact de sa clientèle, l’aspect le plus positif de sa nouvelle activité, au contraste évident avec sa précédente carrière. “Je n’avais pas beaucoup de reconnaissance, quand on est un pion dans une organisation on a peu de compliments, on nous dit uniquement ce qui ne va pas”, regrette-t-il.
Désormais à la tête d’une famille de 4 enfants, il reconnaît être très occupé mais ne regrette pas cette reconversion. “La brasserie, c’est mon petit bébé, je suis tellement bien”, souligne-t-il. Une fierté qu’il pourra exposer aux yeux de tous lors du salon du Made in France 2022, dans quelques jours, lui qui a été sollicité directement par la Chambre de métiers et de l’artisanat de Tarn-et-Garonne afin de tenir un stand au Village de l’artisanat. Une belle preuve de l’importance de son savoir-faire.
>> À LIRE AUSSI : Ce luthier représentera la Haute-Garonne au salon du Made In France à Paris
Journaliste web, print et radio, Marion est notamment passée par A2PRL, 100 % Radio et La Dépêche du Midi avant de rejoindre l’équipe de L’Opinion Indépendante.
Contact : marionbernard@lopinion.com
Journaliste web, print et radio, Marion est notamment passée par A2PRL, 100 % Radio et La Dépêche du Midi avant de rejoindre l’équipe de L’Opinion Indépendante.
Contact : marionbernard@lopinion.com

source

Catégorisé: