Quinze jours après avoir réuni les représentants des filières ainsi que les parlementaires, les banques et les assureurs "pour dresser un premier bilan de l'impact de la sécheresse et des fortes chaleurs sur les productions agricoles et coordonner les nécessaires actions de soutien", la préfète de Tarn-et-Garonne tenait une conférence de presse ce mercredi à Montauban.
Aux côtés d'Alain Iches, le président de la chambre d'agriculture, des cadres de la DDT et de représentants du secteur bancaire, Chantal Mauchet a d'abord voulu adresser un message de soutien aux agriculteurs qui ont bien des raisons de se faire du souci.
Mais, quand les trésoreries sont dans le rouge et que l'avenir de certaines exploitations s'assombrit, ce sont plus que des déclarations d'intention que le monde paysan attend. Ce sont des mesures concrètes. Voici ce qu'il faut retenir.
Les aides de la PAC 2022 représentent une enveloppe de près de 30 millions d'euros pour le Tarn-et-Garonne. "Ces aides seront versées à partir du 17 octobre. Cela concerne 95% des exploitations du département, soit 3684 exploitants sur 3838", indique Marie-Line Pommet, directrice adjointe de la DDT.
La direction départementale des finances publiques (DDFIP) met en place, pour les propriétaires sinistrés, un délai de paiement sans pénalité sur la partie "non bâti" de la taxe foncière. L'échéance du 15 octobre est reportée au 31 décembre. De plus, des dégrèvements de taxe sur les propriétés foncières non bâties seront prononcés sur les prairies dès que les expertises de terrain auront été conduites. Conséquence de la sécheresse, les pertes sur les prairies sont estimées à 50% pour les éleveurs… qui ont déjà consommé 40% du fourrage pour nourrir leurs bêtes, indique Alain Iches.
La caisse Nord-Midi-Pyrénées de la "banque verte" accompagne les agriculteurs par des facilités de trésorerie pour répondre, notamment, aux besoins des élevages liés au sol. En Tarn-et-Garonne, le Crédit agricole estime entre 150 et 200 le nombre d'éleveurs présentant "une trésorerie fragile voire très fragile". D'où ces "mesures simples et rapides" consistant à verser des prêts court terme "sécheresse" d'un montant de 250 euros par unité de gros bétail (UGB) pour les bovins viande et de 300 euros pour les bovins lait (prêt de 12 mois avec frais de dossier réduits). Le CA propose aussi un prêt à court terme "PGE résilience", correspondant à 15% du chiffre d'affaires moyen des trois derniers exercices (durée 12 mois, pas de frais de dossier). De son côté, la Banque populaire "s'engage à étudier avec bienveillance chaque cas particulier et à déployer toutes les solutions adaptées, comme des crédits à court ou moyen terme".
Dans un second temps, des indemnisations pour les pertes de récolte seront possibles grâce à la mobilisation du régime des calamités agricoles. "Un dossier présentant les pertes subies par les exploitants sera transmis fin novembre au ministère de l'Agriculture"', annonce la préfecture. Reste à savoir quelles productions peuvent bénéficier de ce régime. Les producteurs d'ail de Lomagne peuvent espérer en bénéficier. "La récolte de l'ail a été bonne mais au moment du séchage il s'est produit un désordre physiologique appelé waxy qui se manifeste par le pourrissement des gousses. Des producteurs ont subi jusqu'à 60% de pertes. Ce désordre physiologique peut être présenté comme une calamité agricole. Nous montons un dossier en ce sens", annonce Mme Pommet.
Il n'y avait pas de représentant de la Mutualité sociale agricole à cette conférence de presse. La préfète n'avait donc qu'un chiffre national à livrer: "la MSA dispose d'une enveloppe de 30 millions d'euros pour alléger les cotisations". Alain Iches souligne lui le savoir-faire des personnels de la MSA pour identifier les situations de détresse. Il ajoute que "Groupama a lui aussi toujours été au soutien du monde agricole. C'est le moment de tous se serrer les coudes".
La canicule historique de 2022, plus grave encore dans ses conséquences que celle de 2003, repose la question de la ressource en eau. Dans le cadre du plan de relance du gouvernement, un appel à projets a été lancé pour l'optimisation des retenues existantes. "Cela concerne le curage des retenues mais aussi si nécessaire la réfection des digues", précise la préfète qui estime à 1 million de m3 le gain de stockage d'eau si l'on désenvase tous les lacs. Elle annonce que cet appel à projets est prolongé jusqu'au 8 novembre. "Le taux d'aide est porté à 60% avec une priorité donnée aux bassins versants du Lemboulas et de la Barguelonne."
S'agissant de la petite irrigation, où aucun projet n'a été mené à bien depuis de nombreuses années dans le département, "on y travaille avec tous les élus pour qu'on puisse avoir une structure porteuse", indique Chantal Mauchet. Ce dossier figure aussi en bonne place dans le plan de relance du conseil départemental élaboré par l'ancien ministre Jean-Michel Baylet à la demande du président Michel Weill.
L'idée serait de créer un syndicat public qui aurait la maîtrise d'ouvrage des nouveaux projets d'irrigation et "aurait les moyens juridiques d'utiliser des ressources existantes non utilisées à ce jour".
315000 €
Contact : Montauban Sud – Sapiac : Sur une parcelle arborée de 2300 m², ve[…]J’ai déjà un compte
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C'est la démonstration de la baisse très significative du rapport C/N du sol. La c
La raison essentielle est la simplification des assolements et des techniques de travail du sol.